Athlétisme : Semenya accuse l'IAAF de l'avoir utilisée comme "rat de laboratoire"
Le bras de fer entre Caster Semenya et la fédération internationale d'athlétisme continue. Dans un communiqué, la double championne olympique du 800 m accuse l'IAAF d'avoir expérimenté sur elle un traitement hormonal destiné à réduire son taux de testostérone, ce que le nouveau règlement de la fédération exige désormais de la part des athlètes hyper-androgènes pour concourir au niveau international. L'IAAF estime qu'un taux de testostérone élevé offre à ces athlètes un avantage injuste dans la catégorie féminine.
Dans le communiqué, Caster Semenya se félicite de la publication par le Tribunal arbitral du sport (TAS) des détails de sa décision du 1er mai, qui l'avait pourtant déboutée de son recours contre le nouveau règlement de l'IAAF. La décision complète a été publiée suite à l'accord de Semenya, de la fédération sud-africaine d'athlétisme et de l'IAAF, les trois parties du dossier, a précisé le TAS. "La fédération m'a utilisée comme un rat de laboratoire dans le passé pour expérimenter la façon dont le traitement qu'ils voulaient me faire prendre abaisserait mon niveau de testostérone", indique Semenya citée dans le communiqué. La Sud-Africaine fait référence aux mois qui ont suivi son premier titre mondial de 2009 : soumise à des tests de féminité et interdite de compétition pendant onze mois, elle indique avoir suivi ce traitement sur demande de l'IAAF.
Rat de laboratoire
"Bien que ce traitement hormonal m'ait fait me sentir malade de façon constante, l'IAAF veut maintenant l'imposer à un degré encore plus élevé sans connaître les éventuels effets secondaires", dénonce l'athlète sud-africaine. "Je n'autoriserai pas la fédération internationale à m'utiliser moi et mon corps une nouvelle fois." Déboutée par le TAS le 1er mai, Caster Semenya a depuis fait appel devant le Tribunal fédéral suisse, qui a suspendu de façon "super provisoire" l'application du règlement pour Caster Semenya seulement.
Le Tribunal décidera du maintien ou non de la suspension du règlement après avoir entendu les arguments de l'IAAF avant, dans un deuxième temps, de juger l'affaire. "Que les arguments de toutes les parties ainsi que les conclusions détaillées du TAS soient rendu publics va favoriser la compréhension de cette affaire complexe", s'est réjouie l'IAAF dans un communiqué. Cela va "démontrer la nécessité de trancher entre le droit de chaque individu à choisir son genre, ce que l'IAAF protège et respecte entièrement, et le besoin pour le sport de créer et de défendre une catégorie féminine protégée, accessible sur des critères biologiques et non pas selon son identité de genre", poursuit la fédération.
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