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Lavillenie : "Je me suis employé"

Même s'il ne lui a fallu que deux sauts pour conquérir samedi son 3e titre consécutif de champion d'Europe de la perche, Renaud Lavillenie assure s'être "employé" car "un concours de perche n'est jamais gagné à l'avance".
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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- Cette victoire, où la placez-vous en termes d'émotions ?
"Je la place dans le Top 3 ou 4 de mes victoires. Elles sont toutes différentes et importantes, évidemment les JO et la première à Turin. Là, de l'extérieur, on a l'impression que +Lavillenie il a fait deux sauts, c'est bon il a gagné il peut rentrer chez lui+, il ne s'est pas employé. Mais non. Je me suis employé parce que de mon premier saut d'échauffement jusqu'au dernier saut, je n'ai jamais laissé la place au doute dans ma tête. Il faut se dire qu'un essai raté arrive vite. Quand je me retrouve en bout de piste à 5,80 m, tu te dis 'Allez, tu as l'occasion de tuer le concours'. Mais le faire ne se fait pas en claquant des doigts. c'est juste un bonheur car la perche, ça n'est jamais gagné d'avance."
   
- Deux sauts seulement pour triompher, l'aviez-vous envisagé ?
"J'avais envisagé ce scénario, mais j'en avais envisagé plein d'autres. Moi, je suis resté concentré sur ce que j'avais à faire. Faire 5,65 m, 5,80 m et puis après on voit. Sacré avec deux sauts, ça fait presque du bien, c'est  rare et ce n'est pas près de m'arriver encore. Il ne fallait pas tomber dans le piège."
   
- On vous a senti très ému sur le podium...
"C'est la première fois en extérieur que je reçois ma médaille juste  après la victoire. L'émotion du concours était encore là. J'avais énormément de  choses qui se jouaient ici: ma série de victoires, aller chercher ce 3e titre  pour égaler le record de Nordwig... Je n'ai pas voulu tronquer mes émotions,  j'ai savouré ce podium et si ça monte, ça monte... tu n'as pas tous les  week-ends des Marseillaise ! C'était intense, tu fais dans ta tête un retour  vite fait sur cet hiver. Il y a eu de bonnes choses, puis la blessure et  forcément une remise en question. Puis une saison pas facile même s'il y a eu  des victoires. Il fallait montrer que j'étais bien présent".
   
- Y a-t-il de la frustration avec les trois ratés à 6,01 m ?
"Un peu car je sentais que je les valais mais les conditions n'étaient encore pas extraordinaires. Faire 5,80/90 m, c'était jouable, mais à 6 m la marge d'erreur est de plus en plus réduite. Je n'ai pas eu le petit vent qui me  permette de m'engager dans ma perche. Mais l'objectif c'était la place et pas la performance même si 5,90 c'est très bien. Si je l'avais fait l'an dernier ça aurait été le titre (mondial). J'ai encore appris des choses aujourd'hui".
   
 - Deux Français sur le podium, cela vous réjouit également ?
"Oh oui ça fait plaisir car ce n'était plus arrivé depuis l'hiver 2011 (Euro-2011 en salle) avec Jérôme (Clavier, 2e). C'est une bonne chose d'autant plus que Kévin (Ménaldo, 3e) a joué sa carte. Il fallait qu'il reste calme,  ace à lui il y avait des mecs d'expérience, d'autres sont passés à côté, c'est bien. On avait l'habitude de voir l'Aigle (allemand) présent en double sur les podiums ces dernières années, là c'est le drapeau tricolore, c'est un beau changement."

Le podium de la perche avec Lavillenie et Ménaldo

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