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Tamgho : "17,90 m ce n'est plus exceptionnel pour moi"

Teddy Tamgho a tout lâché pour battre pour la troisième fois de sa carrière le record du monde du triple saut (17,92 m), et s'adjuger le titre de champion d'Europe en salle, dimanche à Paris. "17,90 m ce n'est plus exceptionnel pour moi", a-t-il assuré.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Q: Ce concours a-t-il été compliqué pour vous ?
R: "Faut pas se mentir, c'était compliqué au début. Je me suis dit qu'il ne fallait pas gagner pour gagner mais calmer aussi les choses. Si je fais 17,71 m, le mec se dit qu'il peut passer devant. Alors que si je fais un record du monde, là c'est pas pareil ! Maintenant le saut n'est pas exceptionnel, j'ai ralenti pour contrôler parce que j'avais peur de mordre. Il fallait que j'assure cette planche et que je sorte un saut. Je suis content, tout simplement. Des sauts à 17,90 m ce n'est plus exceptionnel pour moi. Maintenant ça me fait deux primes de records du monde. Ma banquière va être contente."

Q: Avez-vous eu du mal à conserver votre calme pendant ce concours ?
R: "A 17,92 m, j'ai assuré ma course. Je ne vais pas faire la fine bouche mais je savais que je pouvais aller plus loin. Si quelqu'un avait sauté 17,93 m, j'aurais sorti le gros saut. Mais aujourd'hui l'objectif c'était la médaille d'or et rien de plus. Le public était extraordinaire. Maintenant, les adversaires ont été très forts. Je voulais féliciter Yoann Rapinier. Vraiment j'ai dû mal à croire à ce qu'il a fait aujourd'hui. C'est sa première sélection en senior et il sort 17,23 m au bout de trois ans. C'est un compétiteur et il va falloir compter sur lui. J'ai été bluffé."

Q: Etes vous venu avec un esprit de revanche après votre 4e place à la longueur samedi ?
R: "Je ne vous mens pas, quand je suis parti hier, je suis resté dans mon coin et je me suis dit: +demain, il n'y a pas le choix, je suis obligé de gagner et de faire quelque chose de dingue+. Je me suis un peu énervé sur moi-même, je ne suis pas sorti de ma chambre. Je créais une certaine envie, un certain mal-être pour tout sortir aujourd'hui. J'avais calculé mon coup mais fallait bien doser le truc et rester tranquille."

Q: Souhaitez-vous continuer à doubler longueur et triple saut ?
R: "J'ai montré que je pouvais être à fond sur les deux disciplines. Au niveau mondial, je sais que je n'ai aucune chance. Même si l'été je peux faire un peu mieux et sortir un petit 8,20 m ou 8,30 m, les gars sont à 8,60 m. Alors je laisse ça pour eux. Il y a Idowu qui se prépare et Benjamin (Campoaré) qui va revenir (en triple saut). Quand les deux vont arriver, 17,90 m, ça ne passera pas. Je pense que Idowu prépare quelque chose, il est malin. Mais nous aussi on prépare quelque chose pour 2012. Je sais que les gars ont faim."

Q: Avez-vous pensé au saut à 18 m ?
R: "Après le 17,92 m, oui. Il aurait fallu quelqu'un qui me pousse à sauter plus loin pour sortir la grosse performance. C'était la guerre aujourd'hui. J'ai compris que les finales de championnats c'est plus des performances mais la guerre des nerfs. Faut essayer de casser ses adversaires. J'ai appris depuis 2009. Un finale ne se prépare pas seulement au moment où on va sauter. Ca se prépare en amont."

Q: On vous a vu faire des petits gestes pendant le concours. Cela signifait quoi ?
R: "C'était dans ma tête. Quand je suis en finale dans un championnat, je suis dans un monde bizarre. Je disais n'importe quoi, je faisais des signes parce que quand j'ai vu les gars sortir des 17,60 m, 17,70 m, j'ai dit: +allez maintenant on devient fou !"

Q: Avez-vous vécu votre plus belle journée ?
R: "Non c'était Doha (Mondiaux-2010 en salle). Le contexte est énorme. Sixième essai, je suis deuxième. J'avais rien eu, rien gagné et faire 17,90 m au dernier essai, je me suis prouvé à moi-même que j'étais un vrai compétiteur et non pas quelqu'un qui joue sur ses facilités."

Q: Et maintenant ?
R: "Préparer une victoire à Daegu (Mondiaux-2011), la deuxième étape. Il y a quatre étapes: aujourd'hui, Daegu, les mondes en salle l'année prochaine et on a les jeux Olympiques. Pour l'instant on a un sur quatre. Tranquillement. On est pas pressé."

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