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Zurich: PML et Bosse ont la bave aux lèvres

Pascal Martinot-Lagarde et Pierre-Ambroise Bosse ne se préoccupent pas du statut de favoris que leur octroient les bilans européens annuels. Les spécialistes du 110 m haies et du 800 m, récents détenteurs du record de France de leur discipline, ont seulement hâte d’en découdre sur la piste du Letzigrund lors des Championnats d’Europe de Zurich.
Article rédigé par franceinfo
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ont un objectif commun : gagner. "On est comme Renaud (Lavillenie). On ne veut pas faire le buzz en gagnant une fois mais être premiers partout. Ce n’est pas pour être au centre des regards mais on a fait un sport, on a décidé d’exceller dedans, et pour ce faire, il faut être premiers des start lists et des championnats", démarre Bosse, perché en haut des tribunes vides du Letzigrund. Pince sans-rire et détaché, le demi-fondeur se complète bien avec le hurdler, plus criard et fougueux. "La piste là, c’est un livre, nous on est les crayons, reprend un PML lyrique, le doigt rivé sur le tartan du stade. Moi, je connais l’histoire. Maintenant, il faut l’écrire sans rature".

PML se souvient des derniers Mondiaux en salle

Derrière cet ambitieux duo, n’allez pas chercher quelque forfanterie que ce soit. Tout installés en tête des bilans européens et détenteur du record de France de leur discipline qu’ils sont, PML et PAB ne se voient pas plus beaux qu’ils ne sont. "On ne réfléchit pas en termes de favoris", amorce Bosse. Le TGV Martinot-Lagarde le reprend. "Cet hiver, je suis arrivé leader mondial du 60 haies sur le papier avec 7’’45. Et je suis reparti avec l’argent parce que le gars devant fait la course de sa vie (Omo Osaghae). Arriver avec des a priori en Championnat ce n’est pas bon. Tout le monde a un état d’esprit de dingue". Piégé en finale des Mondiaux de Moscou l’été dernier, "Pierrot" abonde : "Le mec d’à côté de toi aussi est favori dans sa tête, il a les crocs. Les chronos on s’en fout, l’important c’est la médaille." D’un ton ironique, le Nantais conclut : "Je vais reprendre une phrase de Pascal Martinot-Lagarde : en championnats c’est chacun dans son couloir et les compteurs sont remis à zéro". Habitué aux taquineries de son pote, l’élève de Giscard Samba se marre.

Au lieu des temps et des médias, les deux Français préfèrent s’en remettre au jugement de leur "check". "S’il claque, on est dans la forme de notre vie, sinon, on n’est pas en pleine possession". Les deux premiers sont moyens. PML trouve la parade. "Tu t’entraînes des mois et des mois pour une compét’ donc il n’y a même pas à se poser de questions. Même si on n’a pas la forme le jour J, on se transforme en super guerrier". "Sangoku est en toi", lui assène Bosse. Au moment d’évoquer la tactique, le protégé de Bruno Gajer calcule ses mots comme ses courses. "Si Lewandowski (son principal adversaire) le lit, il va s’adapter et me piéger. Le 800 m est une course tellement tactique, il y a tellement de paramètres, que je ne peux pas me permettre de dévoiler quoique ce soit". Encensés et portés aux nues, les deux jeunes hommes gardent la tête froide.

Bosse: "Un titre européen, c'est une nouvelle étape"

Médaillé de bronze mondial et européen en salle puis vice-champion du monde en indoor encore l’an dernier, le cadet des frères Martinot-Lagarde n’a encore rien gagné en plein air au niveau international malgré d'excellents chronos. "J'arrive en favori mais il ne faut pas réitérer les erreurs du passé. Mon pire ennemi, c’est moi-même. Je sais que j’ai un niveau très élevé, analyse le natif du Val de Marne. Si je fais ma course, il n’y aura pas de problèmes, ce n’est pas aussi tactique que le 800 m. J’ai envie de faire série et demie relâchées pour garder du jus et faire une course de dingue en finale." "Je n’ai aucun doute sur ta Marseillaise". Cette fois, Pierre-Ambroise parle sérieusement. Il a plus de doutes sur la sienne. "Un titre européen, c’est une nouvelle étape. Pascal a déjà un palmarès. Lui a déjà brisé des barrières que moi je n’ai pas encore cassé. Si je gagne, je franchirai un nouveau palier". Le quatrième check a claqué fort dans l’air de Zurich. Un signe que PML se doit d'interpréter, philosophe. "Les chiens aboient, la caravane passe. Nous on a la caravane, on connaît l’itinéraire, on a mis le GPS". 

Bosse et PML sur le plateau de Stade 2

Le portrait de Pierre-Ambroise Bosse dans Tout le Sport

Le portrait de Pascal Martinot-Lagarde dans Stade 2

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