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Zurich: Quelle valeur peut-on donner à une médaille européenne ?

En l’absence de plusieurs nations phares de l’athlétisme aux Championnats d’Europe, les médailles continentales ont logiquement moins de valeur que les breloques mondiales ou olympiques. Pour autant, certaines disciplines échappent à cet empirisme. Et le podium européen peut être un magnifique tremplin.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Dans des Championnats où ne figurent pas les Etats-Unis, la Jamaïque, le Kénya et l’Ethiopie, soit quatre des six premières nations au tableau des médailles des derniers Mondiaux, difficile de déterminer la valeur d’un titre ou d’une médaille européenne. Certes, un podium reste un podium et aucune course ou concours ne se gagne facilement, qu’importe la concurrence. Mais dans un contexte où manquent quatre pays ayant décroché 46 des 142 breloques distribuées à Moscou l’été dernier, les performances doivent être pondérées. Pour preuve, alors que l’équipe de France venait de battre son record de médailles (18) et de titres (8) aux Europe de Barcelone 2010, aucun tricolore n’est monté sur la plus haute marche du podium lors du grand barnum planétaire à Daegu l’année suivante.

Pour Stéphane Diagana, consultant France Télévisions, un podium européen s’évalue selon l’adversité rencontrée : "Dans certaines disciplines, si vous êtes champion d’Europe, vous avez toutes les chances d’être champion du monde parce que le top européen est l’essentiel du top mondial". Les lancers du marteau, du disque et du javelot ainsi que le saut à la perche masculin font résonance à ces propos puisque le dernier podium mondial n’a accueilli que des Européens. Côté féminin, les trois disciplines de lancer ont vu deux représentantes du Vieux Continent sur la boîte. Idem pour le saut en hauteur, le triple saut et l’heptathlon. "Mais le titre mondial est forcément plus important et le titre olympique encore plus parce que c’est plus rare", nuance toutefois Diagana.

Suivre l'exemple de Lavillenie

Depuis 1986, les Français ont toujours ramené au moins une médaille d’or de leurs sorties continentales. Sur la même période, ils ont manqué ce rendez-vous à sept reprises lors des réunions mondiales. Face aux aux grosses armadas russes, allemandes et britanniques, les Europe ne sont pas pour autant une promenade de santé. Surtout lorsqu’il n’y a pas de jeux Olympiques dans la foulée, comme cette année à Zurich. Tous les athlètes n’auront que cette opportunité pour faire grossir leur palmarès international.

Une occasion en or de s’étalonner pour les jeunes loups tricolores Pierre-Ambroise Bosse et Pascal Martinot-Lagarde. "Bosse et PML sont tous les deux numéro un en Europe cette année, mais ils n’ont pas encore le palmarès de Renaud Lavillenie, analyse Stéphane Diagana. Un titre européen peut lancer une moisson au niveau mondial parce qu’ils ont le talent pour briller à ce niveau. Pour eux ce n’est pas une fin en soi mais ça doit passer par là. C’est important qu’ils arrivent à répondre présents dans ce contexte européen, où, normalement, ils devraient pouvoir dominer". En 2009, un jeune sauteur clemontois de 22 ans nommé Renaud Lavillenie décrochait l’or aux Championnats d’Europe en salle. Quelques mois plus tard, il s’octroyait le bronze aux Mondiaux de Berlin. Depuis, il s’est paré de six couronnes supplémentaires. Un modèle à suivre. Et la preuve qu’il ne faut pas galvauder un titre ou un podium européen.

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