Doha 2019 : les jeunes en quête d'expérience pour les JO 2020
Sur la liste définitive publiée par la Fédération Française d’athlétisme, 31 athlètes participent pour la première fois aux Mondiaux, sur 59 retenus. Parmi eux, 22 n’ont pas 25 ans et pourraient être encore en lice à Paris en 2024. En plus d'un effectif rajeuni, les plus expérimentés ne sont pas pour autant assurés de remporter une médaille et encore moins un titre. Pierre-Ambroise n’a pas fait mieux que 1’45’’07 cette saison et pointe à la 35e place mondiale. Renaud Lavillenie doit faire face à la vive concurrence à la perche avec Mondo Duplantis, Piotr Lisek et Sam Kendricks, pour ne citer qu’eux.
Idem pour Mélina Robert-Michon qui devra batailler avec la double championne du monde Sandra Perkovic et les Cubaines. Quant à Kévin Mayer, il n’a pas disputé de décathlon cette saison, et seul son triathlon riche en record au meeting de Paris a de quoi rassurer. Yohan Diniz est le seul à se diriger tranquillement vers les mondiaux en tête du classement mondial. Côté médailles, ça s’annonce compliqué surtout que ce ne sont pas les moins expérimentés qui vont forcément "performer".
Ainsi, au moment de dévoiler sa liste, la FFA, par la voix de Patrice Gergès a justifié son élargissement en disant que “ces Mondiaux seront l’occasion pour nombre de nos athlètes de prendre conscience de leur niveau par rapport à la concurrence internationale” à neuf mois des JO de Tokyo. Au départ, seuls les athlètes ayant réussi les minimas FFA et sacrés champion de France élite de leur discipline étaient sélectionnés pour les mondiaux. Ensuite, la liste s’est élargie avec ceux ayant réalisé seulement les minimas FFA puis ceux de l’IAAF, sans oublier les invitations de dernière minute pour Carolle Zahi sur le 200 m et pour le 4x100 m féminin.
Les jeunes sont donc venus faire le plein d’expérience en vue de Tokyo 2020. Ce qui n’est pas pour déplaire à Alexis Miellet, champion de France du 1500 m. “C’est la suite logique, l’année dernière j’ai eu la chance de faire les Europe, cette année c’est les mondiaux. Cela me permet de me mesurer au haut niveau mondial avant Tokyo” Mais ce qui compte surtout pour lui, ce sont les Jeux l’année prochaine. “Je suis super content d’être à Doha mais ce n’est pas un aboutissement en soi. Je veux perfer aux JO.”
Comme lui, de nombreux jeunes ont réalisé les minimas établis par la FFA. Mais il ne faudra pas s’attendre à une pluie de performances de leur part. Laura Valette, médaillée de bronze aux Europe espoirs sur 100 m haies, se fixe comme objectif de “passer un tour pour arriver en demi-finale et de tout faire pour ressortir de ces mondiaux sans regret”. Ce qui n’empêche pas de surveiller cette “génération 2024” de près. Wilfried Happio, champion d’Europe juniors et espoirs sur le 400 m haies est l’un de ceux qui l’incarne le mieux. Il fait partie du projet Athlé 2024 lancé par la FFA pour accompagner au mieux 12 athlètes français.
L’élève de Marc Vecchio, responsable des relais français 4x400 m, évolue à l’INSEP au sein d’un groupe riche aux côtés d’un certain Fabrisio Saidy, 20 ans également, et grand espoir du 400 m français. Ou encore Solène Ndama, impressionnante à Glasgow où elle avait battu le record de France du pentathlon, se positionne aussi comme futur leader des Bleus, ce qu'affirme une nouvelle fois Laura Valette. "On est là pour préparer l’avenir. Sur le 100 haies, avec Solène on est encore espoirs, on fait partie de la nouvelle génération, celle qui va préparer les Jeux de Tokyo et surtout ceux de Paris en 2024". Hilary Kpatacha, Yanis David, Alexie Alaïs, Djilali Bedrani, Gabriel Bordier et de nombreux autres qui incarnent l’avenir de l’athlétisme français seront ainsi présents à Doha.
Ces Mondiaux ne seront sûrement pas les meilleurs disputés par l’équipe de France, mais ils ont le mérite de préparer au mieux les prochains JO en plongeant ces jeunes parmi les meilleurs mondiaux. S'ils rencontrent des échecs, et il y en aura, il ne faudra pas leur lancer la pierre. Leur vrai objectif est clair : Tokyo 2020.
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