Mondiaux 2017 : Aries Merritt, le survivant
Aries Merritt est champion olympique. Aries Merritt est recordman du monde du 110m haies. Mais surtout, Aries Merritt est un survivant. Le hurdleur américain s’est fait connaître en 2012, sur cette même piste londonienne, alors qu’il gravissait les sommets de l’Olympe pour y remporter le premier grand titre de sa carrière. Tout allait alors pour le mieux, pour cet athlète originaire de Chicago, venu à l’athlétisme un peu par hasard quand il était gamin.
La belle histoire se poursuit quelques semaines plus tard, au meeting de Bruxelles. En franchissant la ligne dans un temps de 12’’80, Aries Merritt rentre dans l’histoire des haies, avec un record du monde de la discipline abaissé de sept centièmes. Le tatouage qui marque son épaule droite, une paire de baskets avec des ailes, lui rappelle chaque jour cette période dorée, où tout allait pour le mieux.
Hôpital le matin, entraînement l'après-midi
Une période qui n’a pas duré. Après avoir passé des mois à maîtriser son corps, à lui faire gravir des sommets toujours plus hauts, celui-ci le lâche. « Je courais et j’avais l’impression de mourir », confie-t-il à l’époque. Après des mondiaux complètement ratés, Aries Merritt part à Phoenix, dans l’Arizona, pour passer des examens. La sentence tombe, après une nuit d’hospitalisation : « on m’a annoncé que mes reins ne fonctionnaient plus qu’à 10 % ». Un autre spécialiste se montre encore plus dur, en lui annonçant la fin imminente de sa carrière, et le début d’un traitement sous dialyse. En plus de cette maladie génétique, qui provoque cette défaillance des reins, le recordman du monde souffre d’un parvovirus, qui s’en prend à ses reins, mais aussi sa moelle osseuse et le reste de son organisme.
Du titre olympique à une chambre d’hôpital, d’un avenir étincelant à un futur en pointillés, il n’y avait donc qu’un pas. Le hurdler américain n’est pas de ceux qui perdent espoir. Alors que ses fonctions rénales s’améliorent à la grande surprise du corps médical, il continue de s’entraîner. Ses journées sont millimétrées : de sept heures du matin à midi, c’est hôpital. L’après-midi, c’est entraînement sur la piste. La souffrance est désormais quotidienne : « Il me fallait trente minutes pour récupérer, après chaque exercice. Même monter des escaliers était un challenge. Mais j’allais quand même au bout. J’avais besoin de m’entraîner pour me sentir normal ».
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