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Mondiaux 2017 : Usain Bolt, l'heure des adieux

Usain Bolt a couru son dernier 100m, samedi soir. Dans une ambiance survoltée, "la Foudre" n'a pas pu faire mieux que troisième prouvant pour la première fois depuis dix ans, sa vulnérabilité. Récit d'une soirée forte en émotions.
Article rédigé par Mathilde L'Azou
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Ça y est, c’est fini. L’heure des adieux a commencé. On l’a longtemps redouté, cet instant où l’on devrait dire au revoir au champion qui nous a fait bondir devant notre télévision. Qui nous a fait halluciner, par ses records de vitesse. Et puis qui nous a surtout fait rire, avec ses pitreries, ses danses, son sens du show. Qu’on adore ou qu’on ne soit pas fan, Usain Bolt n’a laissé personne indifférent pendant ces dix années au sommet. ALondres, on ne l’oublie pas. Ici, on ne s’est d’ailleurs toujours pas remis de son triplé olympique, il y a cinq ans.

Au stade olympique, il était comme chez lui

Mais ce temps là est terminé. On ne reverra plus le fantasque jamaïcain fouler une piste…seul du moins, puisqu’il lui reste encore l’or du 4x100m à aller chercher. Mais tout seul, face au chrono et une armada d’adversaires chaque année plus relevée, non, ce temps est bel et bien terminé. A l’image d’un Messi ou d’un Federer, on pourra se targuer, plus tard, d’avoir vu ce sprinteur défier les limites naturelles humaines. Il a, à l’image de ces autres grands champions, banalisé l’exceptionnel. Tout simplement.

Après l’athlète, le champion, se dresse l’homme. La grande star de l’athlétisme, c’était lui. Capable de galvaniser les foules, d’apporter de la bonne humeur rien qu’en jouant avec l’écran géant… Il n’y avait que lui pour le faire de cette manière. Ici, au stade olympique, il était comme à la maison. Tout le monde, quelque soit sa nationalité, le voyait gagner, histoire de finir en beauté une carrière exceptionnelle. On avait rarement entendu pareil silence au départ d’une course. Il était tel qu’on entendait seulement le résonnement d’un pleurs d’enfant.

Et puis Usain Bolt a perdu. Troisième, dans un temps de 9’’95. Sa meilleure performance de l’année. « La Foudre » a frappé pour la dernière fois. Et en guise de dernier pied de nez, la star jamaïcaine nous a montré que non, elle n’était pas invincible. Juste humaine. Avec des performances immortelles, elles.

Les hourras, puis les sifflets

Une fois la ligne franchie, on a senti l’onde de choc passer, se déployer dans des tribunes qui n’avaient nullement envisagé cette possibilité. L’onde de choc, et puis les sifflets. Plus que la défaite de Bolt, c’est la victoire de Gatlin qui est copieusement huée par la foule, qui ne s’est pas montrée tendre avec le sprinteur américain depuis le début de ces championnats. Mais rapidement, les sifflets et gestes de mécontentement laissent place à une ovation. Après tout, c’est le dernier tour de piste de « Lightning Bolt ». Son dernier tour d’honneur. La dernière fois qu’il embrasse une piste après un 100m.

Nos parents ont eu la chance de connaître l’époque de Carl Lewis, Jonathan Edwards, Sergueï Bubka… Ils nous ont raconté les exploits de ces champions, des histoires qui ont bercé notre jeunesse. Nous, nous avons eu Usain Bolt. 

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