Comment Renaud Lavillenie est devenu le nouveau "tsar" de la perche
Le Français a battu, samedi, le record du monde du saut à la perche, qui datait de 1993, en franchissant 6,16 m à Donetsk, en Ukraine.
Il s'est envolé à 6,16 m. Renaud Lavillenie a battu, samedi 15 février, le record du monde de saut à la perche, détenu depuis 1993 par l'Ukrainien Sergueï Bubka. Le Français a réalisé cet exploit sous les yeux de celui que l'on a longtemps surnommé le "Tsar". Il lui vole désormais sa place. Comment a-t-il réussi ? Autopsie d'un succès.
1Une confiance et une volonté sans faille
Renaud Lavillenie peut tout d'abord compter sur lui. Sa confiance semble inébranlable, au point d'en paraître parfois hautain, note Reuters. Et cette confiance s'est renforcée depuis sa victoire aux Jeux olympiques de Londres. "Je suis plus détendu depuis. Avant les Jeux, il y avait la pression parce que je n'avais pas le droit de perdre. J'ai toujours eu confiance en moi, mais ça m'a permis de prendre plus d'assurance dans ce que je fais, de libérer les choses", reconnaît Renaud Lavillenie.
"Il n'est pas le plus fort, pas le plus grand, pas le plus rapide. [...] Mais avec une perche à la main, il devient fort, rapide", dit de lui Jean Galfione, champion olympique de la discpline aux JO d'Atlanta, en 1996, dans le Dauphiné Libéré. "Il croit en lui."
Pour parvenir à ses fins, le perchiste s'est imposé une discipline de fer. A chaque entraînement, il enchaîne sans relâche les sauts, sans fatigue et sans se départir de son sourire jusqu'à en compter une cinquantaine. "En fait, j'en ai tellement enchaîné, dans toutes les circonstances, notamment météorologiques, que je ne suis jamais surpris en concours", explique-t-il à Reuters.
2Un handicap de taille mis de côté
Renaud Lavillenie a aussi fait avec son gabarit atypique pour cette discipline (1,77 m pour 70 kg) et réussit à le maîtriser, note le site Slate, qui martèle que dans le sport, "il n'y a jamais de schéma établi".
"Pour réussir, il s’est surtout bouché les oreilles en refusant de considérer sa taille comme un problème dans une discipline où (...) il s'agit juste de transférer de l'énergie de la vitesse de course dans la perche", explique ainsi le site. Concrètement, le perchiste a compensé son physique presque ordinaire par des qualités de vitesse et "par une technique qui lui est propre en décollant de très loin sans attendre que la perche plie et en imprimant à celle-ci une torsion sensationnelle".
3Une technique maîtrisée
Enfin, Renaud Lavillenie maîtrise ses perches, "plus longues et plus dures", analyse Le Monde. Le perchiste s'est ainsi entraîné sur la technique, en variant les leviers, à savoir la différence entre l’extrémité basse de la perche et le dessus de la main supérieure. Ainsi, pour passer les 6,16 m, Renaud Lavillenie s'est approché "des caractéristiques techniques de [Sergueï] Bubka". Il maîtrise "désormais le maximum des propriétés biomécaniques de ses perches", décrypte le quotidien.
A force de maîtrise, le perchiste semble bien parti pour repousser ses limites. C'est en tout cas ce qu'il souhaite, à en croire son père : "Il a dit qu'il passerait 6,20 et je ne le croyais pas. Il ne va pas s'arrêter là. J'espère le voir passer plus de 6,20 m maintenant."
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