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Marathon de Paris : "Je me vois mal aller courir la peur au ventre"

Après les attentats de Bruxelles, certains coureurs inscrits ne participeront finalement pas à la 40e édition du marathon de Paris, dimanche 3 avril. 

Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
54 000 coureurs ont participé au 39e Marathon de Paris, le 12 avril 2015. (MUSTAFA YALCIN / ANADOLU AGENCY / AFP)

57 000 participants et 250 000 spectateurs attendus. Le marathon de Paris démarrera dimanche 3 avril, aux environs de 9 heures, sur les Champs-Elysées, pour 42,195 km sur les pavés parisiens. L’événement est très attendu par les sportifs, qui se préparent pour la plupart depuis un an. Mais la 40e édition de cette course sera placée sous le mot d’ordre de la sécurité, d’après les équipes organisatrices. Après les attentats de Bruxelles, où des kamikazes ont tué 32 personnes le 22 mars, certains coureurs restent inquiets.

"Après les attentats de Paris, il avait fallu quelques temps pour se réveiller. Bruxelles, 15 jours avant le marathon, c’est trop tôt" pour Sébastien Delabre. Ce coureur du Pas-de-Calais ne sera pas sur la ligne de départ, dimanche. "Je suis inscrit depuis un an, je suis prêt, mais je n’irai pas", annonce-t-il. Habitué des marathons et du trail, il a franchi la ligne d’arrivée de plusieurs courses à travers la France. Mais pour ce qui est de Paris, cela devait être une première.

"Comment protéger 42 kilomètres ?"

"Au vu de la conjoncture actuelle, je me voyais mal aller courir la peur au ventre. J’ai de la famille qui devait venir me soutenir, je ne voulais pas leur faire courir le risque de se trouver dans les rues de Paris, de sillonner les métros pour me suivre", raconte ce directeur commercial de 28 ans. L’inquiétude principale de ce père de famille concerne les mesures de sécurité mises en place. "Comment peut-on quadriller une telle surface ? Dans un marathon, il n’y a pas d’entrée ou de sortie comme dans un tunnel. Comment protéger 42 kilomètres ?", se demande-t-il.

Il n’est pas le seul à se poser la question. Certains coureurs de son groupe d’amis ont eux aussi renoncé à participer. Sur les réseaux sociaux, d’autres expriment leur inquiétude.

Dominique Masson, 59 ans, tentera lui de parcourir la distance en 3h45. C'est sa troisième participation au marathon de Paris. "J'ai largement abordé le sujet avec mes proches, explique-t-il. Je participerai, mais je refuse que ma famille ou mes amis viennent me soutenir." En terme de sécurité, il espère bien des contrôles renforcés sur place, particulièrement au départ et à l'arrivée. "Mais j’espère aussi plus de présence policière et de contrôles dans les transports en commun, en particulier dans le métro, malheureusement une cible privilégiée des terroristes, qui ne manquera pas d’être bondé", expose le Lorrain. 

"La préoccupation majeure de ce marathon"

Pour Amaury Sport Organisation, aux commandes de l'événement, la sécurité est "la préoccupation majeure de ce marathon", assure Edouard Cassignol, directeur de l'entreprise. "Le dispositif a été considérablement renforcé, notamment sur les zones de départ et d'arrivée", a-t-il expliqué lors de la conférence de presse de présentation du marathon, jeudi 31 mars. Les centaines de policiers présents "procéderont à des contrôles en appui d’un important dispositif de filtrage mis en place par l’organisateur. Le public sera systématiquement palpé avec ouverture et contrôle des sacs", explique la préfecture de police de Paris, ajoutant que des patrouilles seront également mobilisées sur l'ensemble de l'itinéraire.

Et si la préfecture de police est chargée de la sécurité durant l'épreuve, les organisateurs ont eux aussi consolidé les mesures de protection. "Nous avons augmenté le nombre de vigiles, renforcé les fouilles de bagages, avec notamment des détecteurs de métaux. Nos 3 000 bénévoles ont aussi été briefés", liste le directeur. Des physionomistes seront également présents pour détecter les comportements suspects.

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