Michel Jazy, légende de l'athlétisme français, est mort
Ancien coureur de fond et de demi-fond multi-médaillé, Michel Jazy s'est éteint, jeudi 1er février, à l'âge de 87 ans, a appris de sources concordantes la direction des Sports de Radio France, confirmant une information du journal L'Equipe. Né dans le Pas-de-Calais de parents polonais puis naturalisé français, il avait été sacré champion d'Europe sur 1 500 mètres en 1962, puis sur 5 000 mètres en 1966. Il avait également battu neuf records du monde sur diverses distances, dont le "mile" (1 609 m), le 2 000 mètres, le 3 000 mètres, et le "2 miles" (3 218 m).
Double champion d'Europe, et alors que les championnats du monde n'existaient pas, il ne lui manquait que l'or olympique, à côté duquel il est passé en 1960 à Rome où il a remporté l'argent sur 1 500 m, et à Tokyo en 1964 sur 5 000 m (4e). Des résultats qui lui ont longtemps laissé un goût amer dans la bouche : "Mon titre suprême que j'aurais aimé avoir, c'est le titre olympique. Médaille d'argent, ça ne suffit pas. En France et aux Etats-Unis, on ne reconnaît quelqu'un que s'il est champion olympique", avait-il témoigné au micro de Radio France. Auprès de franceinfo, en 2019, il reconnaissait : "Oui... J'aurais aimé être champion olympique. Mais ce n'est pas grave : j'ai eu la reconnaissance du public français."
"Une perte énorme pour le monde de l'athlétisme"
En 1965, il avait également remporté le 5 000 mètres à Helsinki (Finlande), surnommé le "5 000 du siècle", puisqu'il réunissait tous les grands fondeurs de l'époque, en 13 minutes, 27 secondes et 6 dixièmes (l'actuel record du monde est détenu par Jakob Ingebrigtsen en 12'48''45). Il était une légende de l'athlétisme français et a marqué toute une génération d'athlètes après lui.
"Je suis atterré, a indiqué à l'AFP le président de la Fédération française d'athlétisme André Giraud. Pour le monde de l'athlétisme et pour la FFA, c'est une perte énorme pour tout ce qu'il représentait, notamment en cette année des Jeux olympiques à Paris."
"Jazy a marqué notre sport par ses résultats et ses records du monde, c'était une grande figure du sport français", a réagi auprès de l'AFP Pierre Weiss, ancien directeur à la FFA et intime de la famille. "Avec [le patineur artistique] Alain Calmat, il déplaçait les foules dans les bistrots, là où il y avait des écrans de télé, c'était quelque chose", a-t-il ajouté.
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