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Rio 2016 : Philippe D'Encausse, le coach de Renaud Lavillenie : "on ne va pas se foutre des gifles"

Amer et déçu, Philippe D'Encausse est revenu sur la médaille d'argent de son poulain, Renaud Lavillenie au concours à la perche. Selon lui, le vice-champion olympique 2016 n'a rien à se reprocher. Il est tombé sur plus fort que lui. Tout simplement.
Article rédigé par franceinfo
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Quel est le sentiment qui prédomine après cette médaille d’argent ?
Philippe D'Encausse
: "Il n’est pas loin. La seule chose qu’on peut, à la limite, lui reprocher, c’est d’avoir raté le premier essai à 6m03. Après, il n’y a pas grand-chose à dire de plus. C’est une compétition qu’on avait bien préparé. Elle débute super bien. C’est frustrant parce qu’il ne fait aucune faute. C’est quand même c.. de dominer et de mener comme ça, mais c’est le saut à la perche. Il y avait un perchiste meilleur aujourd’hui. Ça reste une médaille d’argent olympique, c’est vrai. Mais ça aurait été sympa et symbolique de gagner deux fois. Ça ne sera pas pour cette fois. Il va se relever, il n’est pas mort. Lui, mieux que les autres, sait que la perche n’est pas une science exacte. Je ne suis pas inquiet pour lui. C’est juste un peu dommage de passer la moitié de la journée dans le stade en se disant jusqu’ici tout va bien et perdre à la fin."

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Ca été un concours exceptionnel mais aussi long et compliqué, ça a pu le troubler ?
P D E
: "Il a fait des sauts extraordinaires. Je vais me répéter mais c’est c.. d’avoir raté le premier saut à 6,03m. Et encore est-ce qu’on peut considérer ça comme une faute ? Cinq mètres 98, ce n’est pas un saut pourri. On ne va pas se mettre des gifles non plus. Il a su rester dans le tournoi, il était dans son truc. Il a fait tout ce qu’il pu, il fallait être extra bon, mais il n’a été que super bon. Mais si on veut mettre deux ou trois ‘scuds’, on dira que c’est du matériel de m…., que les poteaux tombent en panne deux fois de suite. On peut aussi dire qu’il y a eu la pluie mais ça ne changera rien."

Il est tombé sur un adversaire en état de grâce.
P D E
: "Oui, il est tombé face à un mec qui a sorti le saut, le concours, de sa vie, chez lui en plus. Je n’ai pas grand-chose à dire sur ce Brésilien (Thiago Braz Da Silva, ndlr), je ne le connais pas. On ne pensait pas vraiment le retrouver à ce niveau, on l’attendait un peu en dessous, mais on savait que ce serait l’un des principaux adversaires de Renaud. Il est quand même champion du monde junior en 2012. Le public de 'tifosi' l’a sûrement transfiguré. On le sait à la perche, tant qu’il reste un mec, tu n’es pas sûr de gagner."

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Expliquez-nous ce choix de monter la barre à 6,08 alors qu’il lui reste qu’un seul essai ?
P D E
: "Il était venu pour gagner… C’est trop facile de se dire après coup, ‘est-ce qu’il fallait tenter un essai de plus à 6,03m ? Pendant ce concours, il y en a plein qui ont fait des impasses, ça a fonctionné. Nous on en fait une et ça ne fonctionne pas, c’est comme ça. S’il était passé au troisième essai à 6,03m et que tu finis deuxième quand même, tu as encore plus les boules."

Après avoir passé 5,98m, est-ce qu’il ne s’est pas vu champion olympique trop tôt ?
P D E
: "Il est déçu car je crois que c’est pire quand tu sens que tu n’es pas loin de décrocher l’or. Mais à 5,98m, on ne le voit pas champion olympique. Comme je l’ai déjà dit, tant qu’il reste un essai, tu serres les fesses parce qu’il peut toujours passer. On a croisé les doigts pour que ça marche moins bien pour les autres mais ce soir (lundi, ndlr), ça n’a pas été le cas."

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