JO 2016 : Usain Bolt, Michael Phelps, Teddy Riner, Tony Parker, les grands défis des Jeux Olympiques
Michael Phelps
L’Américain Michael Phelps avait tiré sa révérence après les JO de Londres. Dans la capitale britannique, il avait complété sa moisson de médailles olympiques avec six nouvelles breloques dont quatre titres. Cela portait son total à 22 médailles dont 18 en or, record absolu dans l’histoire des Jeux. Il pouvait désormais profiter de la vie, se marier et devenir papa avec l’assurance d’être devenu le plus grand nageur de tous les temps. Mais le retour à la réalité est parfois difficile. Trop difficile pour Phelps qui a sombré dans une terrible dépression à la fin de l’année 2014. En septembre, il est arrêté pour conduite en état d’ivresse alors qu’il a déjà replongé dans les bassins avec l’objectif d’être compétitif à Rio, sous la direction de son coach de toujours Bob Bowman.
Cette arrestation est un électrochoc. Il se reprend en main, va en cure, tire un trait sur l’alcool. S’il rate les Mondiaux de Kazan, il brille aux championnats des Etats-Unis en 2015 et assume son statut lors des terribles ‘Trials’ de natation, ces sélections américaines, qui se sont déroulées fin juin à Omaha. Il s’est qualifié pour trois épreuves individuelles (100m papillon, 200m papillon, 200m 4 nages) et potentiellement 3 relais. De quoi, pour le nageur de 31 ans, largement gonfler sa collection de breloques et pourquoi pas réussir à devenir quatre fois champion olympique sur la même distance (100m papillon et 200m 4 nages).
Usain Bolt
Rio devrait être l’ultime scène olympique pour la star des stars des JO, Usain Bolt. Le Jamaïcain aura 30 ans le jour de la cérémonie de clôture des Jeux à Rio. On saura à ce moment-là s’il a réussi son ultime pari : remporter à nouveau trois médailles d’or sur 100, 200 et 4x100m. Deux fois déjà, il avait réussi cet exploit, à Pékin (2008) et Londres (2012). Mais depuis Londres, Bolt est clairement sur une pente descendante. S’il a réussi à conserver ses titres, la marge avec ses adversaires s’est considérablement réduite. En 2015, aux Mondiaux de Pékin, ce n’est pas en écartant les bras avec cinq mètres d’avance, comme aux JO 2008, qu’il a remporté le 100m, c’est en bataillant jusqu’à la fin avec Justin Gatlin (victoire d’un centième).
En Chine, tout indiquait qu’il pouvait être battu mais son charisme et son aura ont fait la différence. A Rio, il aura besoin des deux puisque sa préparation olympique a été chaotique. Les blessures l’ont à nouveau contraint à lever le pied et a alterné entre les séances chez son médecin à Munich, Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt, et la compétition. Aux sélections jamaïcaines, une nouvelle élongation à un ischio l’a obligé à déclarer forfait alors qu’il n’était encore qualifié à Rio pour aucune épreuve. Évidemment? le Comité jamaïcain l’a inclut dans sa liste pour Rio. L’inquiétude sur sa santé a été rapidement évacuée après de nouveaux examens. Bolt sera bien au Brésil pour relever son défi.
Teddy Riner
En 2020, les Jeux Olympiques feront escale à Tokyo, au Japon. Le pays du soleil levant est aussi celui du judo. Un rendez-vous que Riner a peut-être dans un coin de sa tête. Mais pour l’instant, il ne se focalise que sur les JO de Rio. Sa troisième olympiade terminera un cycle. Les Jeux de Pékin en 2008 étaient ceux de la découverte. Le bronze récolté à 18 ans étant un mélange de promesse – il était encore jeune – teintée de déception – il était champion du monde en titre –. Quatre ans plus tard à Londres, il remportait l’or qui lui était promis.
A Rio, lieu de son premier titre de champion du monde, il veut devenir l’égal de David Douillet, l’autre légende du judo français, en remportant un deuxième titre olympique d’affilée. Huit fois champion du monde, invincible depuis sa médaille d’argent en toutes catégories aux Mondiaux de Tokyo en 2010, le porte-drapeau de la délégation tricolore est le grandissime favori sur un tatami où il a déjà triomphé deux fois (Mondiaux 2007 et 2013). Après, il sera temps de se projeter vers Tokyo. Ou pas.
Tony Parker
Tony Parker espère boucler la boucle à Rio. Seize ans maintenant que ‘TP’ bataille tous les étés ou presque avec l’équipe de France pour remporter des titres. Les désillusions, les déceptions, les échecs, mais aussi les joies et les titres, Parker a tout connu en Bleu. Champion d’Europe 2013, vice-champion d’Europe en 2011, médaillé de bronze à l’Euro en 2015 et 2005, il a ce qu’il faut au niveau continental. Pas au niveau mondial. S’il n’a jamais participé aux championnats du monde en raison de blessure ou par volonté de faire l’impasse comme en 2014, il compte une participation aux JO. Il y a quatre ans à Londres, Tony Parker joue avec un masque - puisque victime collatérale d’une altercation entre les deux artistes de hip-hop Drake et Chris Brown dans une boîte de nuit new yorkaise - et les Bleus tombent face à leur bête noire, l’Espagne, en quarts de finale.
Un match frustrant pour Tony Parker à une époque où la Roja ressemble encore à une montagne impossible à gravir. Depuis ce match, la France a exorcisé ses démons – la fameuse demi-finale de l’Euro 2013 – mais a connu des rechutes – la demi-finale perdue lors de l’Euro en France en 2015 –. Cette défaite à Lille a obligé les Bleus a passé par la case TQO pour valider leur place à Rio. Ils se sont acquittés de cette mission aux Philippines au début du mois. En finale face au Canada, Parker a pris les choses en mains dans le dernier quart-temps pour conclure un tournoi mitigé sur le plan individuel. Mais l’objectif est rempli, à lui désormais de soigner sa sortie et d’offrir une médaille olympique après laquelle court l’équipe de France de basket depuis Sydney en 2000.
Pauline Ferrand-Prévôt
Rares sont les sportifs français a dominé outrageusement leur discipline. Teddy Riner, Renaud Lavillenie – malgré ses échecs aux Mondiaux – puis qui d’autre ? Un petit bout de femme, Pauline Ferrand-Prévôt, tape à la porte de ce cercle très fermé. Il y a deux ans à Ponferrada (Espagne), la cycliste, alors âgée de 22 ans, remporte le titre de championne du monde sur route avant d’enchaîner avec le titre mondial en VTT et en cyclo-cross. La Française est au sommet et se pose comme principale favorite pour Rio. La suite sera moins belle.
Cette année 2016, qui doit la mener jusqu’aux Jeux, a été semée d’embûches. Les nombreuses blessures (fracture du plateau tibial, sciatique) l’ont gênée dans sa préparation, l’ont obligé à mettre de côté le cyclo-cross et ont contrecarré ses rêves de doublé VTT-route à Rio. Au Brésil, elle voulait être la première à obtenir une médaille sur route et en cyclo-cross. Ses difficultés du printemps, qui l'ont incitée à changer d’entraîneur, pourraient la contraindre à choisir. Pour l’instant, rien n’a été officiellement décidé. ‘PFP’ s’est rassurée avec un nouveau titre de championne de France de VTT. Et avec Julien Absalon, double champion olympique de VTT, son nouveau compagnon, elle a un partenaire d’entraînement et de vie qui saura la booster.
Le dopage
L’exclusion des athlètes russes a été un coup de tonnerre énorme sur la planète JO. C’est la conséquence de la lutte anti-dopage, le combat de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme). Le TAS, en tranchant en faveur de l’IAAF, qui avait suspendu 68 athlètes dont Elena Isinbaeva au mois de novembre dernier, a envoyé un message aux tricheurs. Les pratiques de dopage et de corruption ne seront plus impunies. Et les révélations du rapport McLaren sur le système de dopage organisé par la Russie laissent penser qu’il pourrait n’y avoir aucun athlète russe à Rio – sauf ceux dont les cas auront été étudiés et acceptés par l’IAAF –.
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