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1990-1999 : Le fond puis la forme

Peugeot redonne des couleurs à l'endurance à la Française en s'imposant en 1992 et 1993 tandis que Mazda devient le premier constructeur japonais à gagner au Mans. Après un passage à vide, la course retrouve un peu de son faste à la fin des années 90.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La Toyota GT-One au Mans en 1999 (MARCEL MOCHET / AFP)

Fin d'’une époque et sécurité oblige, la ligne droite des Hunaudières se fait tronçonner en trois parties par deux ralentisseurs. Cela n'’empêche pas Jaguar de signer un chanceux doublé en 1990, la Porche Brun cassant son moteur à un quart d'’heure de l'’arrivée. Alors que la morosité commence à gagner la Sarthe, Mazda signe en 1991 la première victoire japonaise en terre mancelle. Devant des stands refaits à neuf, la 787 B domine logiquement les Mercedes, les Jaguar, les Peugeot et des Porsche 962 C vieillissantes.

Toutefois, les 24 Heures entrent dans les vaches maigres. La dernière décennie du 2e millénaire n'aura pas été la plus marquante de l'histoire du Mans. Enfermées dans le Championnat du monde des voitures de sport, les 24 Heures 1992 connaissent un des plateaux les plus faibles de son existence (ndlr : le plus petit de l’'après guerre) puisque seules 28 autos prennent le départ ! Mais, sous l'impulsion du nouveau président de l'ACO, Michel Cosson, l'épreuve allait redresser la barre. En dépit des incertitudes qui pèsent sur l’'ACO, Peugeot et Toyota offrent en 1992 et 1993 un duel digne des Ford – Ferrari de la grande époque. Avec la 905 dessinée par André de Cortanze, le Lion remporte avec brio les deux manches. Il signe notamment un triplé en 1993 qui couronne le travail de Jean Todt avant son départ chez Ferrari.

Si les constructeurs désertent la place, Le Mans peut compter sur la catégorie GT, éternel vivier de la classique mancelle. Après l'’anecdotique victoire d’'une Porsche 962 reconditionnée en GT (1994), McLaren créé la surprise en s'’imposant en 1995. « Aidée » par la pluie, la belle anglaise prive la Courage de Mario Andretti d’un succès programmé. Remarqué dans les années 80, Reinold Joest se rappelle au bon souvenir des Manceaux en faisant triompher un châssis TWR et un moteur Porsche (1996 et 1997). Deux ans de suite avec la même voiture et son n°7 fétiche, l’'Allemand va justifier son titre de meilleur préparateur privé, ce qui lui vaudra de conduire les futurs Audi R8 à la victoire, déjà avec un certain Tom Kristensen au volant.

D’ici là, les constructeurs ont décidé de rappliquer dans la Sarthe. Pas moins de six poids lourds sont présents en 1998 (Porsche, Toyota, Mercedes, Nissan, BMW et Chrysler). L'’expérience n'’a pas de prix au Mans et Porsche en tire profit pour glaner une nouvelle couronne. La décennie se termine sur le triomphe de BMW et l'’envol des Mercedes…. Yannick Dalmas rejoint Henri Pescarolo dans la légende avec un 4e succès. La boucle est bouclée avant la domination écrasante des anneaux...

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