500 miles d'Indianapolis - Simon Pagenaud : "Cette année, c'est moi le chasseur !"
Simon, on n’a pas l’habitude de vous voir aussi loin sur la grille de départ des 500 miles (c’est la plus mauvaise qualification du poitevin en 9 participations) ?
Simon Pagenaud : "On n’avait clairement pas la vitesse. La voiture glissait beaucoup de l’arrière. Bon, on n’a pas eu de chance au tirage au sort puisqu’on tire le numéro 27, soit une tentative en milieu de journée, avec une forte chaleur (Selon un ordre défini au hasard, les 33 pilotes en lice s’élancent seul en piste pour leur run de qualification : la place sur la grille est déterminée par la vitesse moyenne sur 4 tours lancés). Mais je n’ai pas d’excuse : Marco Andretti partait derrière moi, avec la performance qu’on connaît (l’américain, petit-fils du légendaire Mario Andretti, a signé la pole position des 500 miles, 33 ans après son grand-père!). C’est la compétition, avec ses hauts et ses bas. C’est un sport d’équipe, il n’y a personne à blâmer. Ça ne fait pas plaisir, c’est sûr, mais il ne sert à rien d’être négatif. Après, en version course, nous sommes plutôt bien, la voiture est compétitive dans le trafic. Il nous faut juste un peu plus de vitesse. Bien sûr, il y a des voitures très, très rapides devant nous, mais nous avons pour nous l’expérience."
Une expérience contrastée par rapport à l’an dernier…
SM : "L’an dernier, j’étais en pole avec la voiture la plus rapide. Les autres me chassaient. Cette année, c’est moi le chasseur ! La stratégie est simple : il va falloir donner des "coups de fusil" dés le départ ! (rires). Il va falloir être agressif dés les premiers tours. Il faut absolument être dans les 5 premiers à 30 tours de la fin pour jouer la gagne. J’irai jusqu’au bout ! Mes ennemis ? Les 32 autres pilotes, et moi-même, très honnêtement. Indy est la course la plus intense qui existe. Il faut tout exécuter à la perfection ce jour-là. Je n’ai pas eu de bonnes qualifications depuis le début de saison, mais je sais doubler. Alors j’y crois !"
"Alonso ? C’est cool qu’il soit là !"
Vous partez aux côtés de Fernando Alonso sur la grille (l’Espagnol a signé le 26e temps sur sa Mc Laren). Ça promet…
SM : "On était l’un à côté de l’autre dans les stands cette semaine. On s’est croisé et on a discuté rapidement. Il essaye tout ce qu’il peut, lui aussi. Il prend des risques, il est agressif en piste, il cherche des trucs. C’est vraiment cool qu’il soit là ! Ça montre le vrai niveau de l’Indycar. C’est une discipline totalement différente de la Formule 1 ou des 24 Heures du Mans. C’est comme si vous passiez du rugby au foot américain ! Je le remercie de relever ce challenge."
L’histoire des 500 miles montre qu’on peut gagner en partant de loin…
SM : "Oui, les statistiques ne sont pas mauvaises ! Tout est possible ! En temps normal, Indianapolis accueille 300 000 spectateurs. Pandémie oblige, la course se déroule cette année à huis clos. Comment gérez-vous cette absence de public ? Ça change beaucoup l’avant course. En temps normal, il y a toujours du monde pour un selfie, un autographe. On est appelé à droite, à gauche. Là, c’est calme ! On est concentré à 100% sur la voiture. Dans un sens, c’est bien, mais… Ça manque de joie, d’entrain. Il n’y a pas de bruits, pas de cris, rien. C’est étonnant…Après, on a la chance de courir malgré tout."
L’an dernier, vous aviez eu beaucoup de mal à trouver un drapeau français pour célébrer votre victoire. Cette année, avez-vous pris vos précautions, au cas où ?
SM : "Oui, il est là, prêt à l’emploi ! C’est le drapeau de l’an dernier, il sera présent avec moi ! J’ai aussi ma bague (il montre à l’écran le précieux objet, offert à chaque vainqueur des 500 miles). Je la porte tous les jours, sauf au volant. C’est une fierté…et ça rappelle aux autres qui est le tenant du titre !"
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