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Alphand : "Trouver ma place"

Habituellement, Luc Alphand passait ses 24 Heures du Mans dans le baquet de sa Corvette avec ses deux équipiers. Convalescence oblige, il va vivre sa course de l'autre côté du muret. Une situation nouvelle pour le pilote.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Luc Alphand sur la ligne droite des stands au Mans

"C'était clair avant de venir ici. Pour le Dakar, ça secoue, je n'étais pas prêt. Mais il s'est passé six mois depuis et je commence à être mieux physiquement. Comme en circuit ça secoue moins, je me suis dit tiens, pourquoi pas l'année prochaine. Bon je ne rêvais pas. Je récupère de plus en plus et la confiance revient. J'ai même fait une balade en enduro. Mais pour Le Mans, c'était clair que je ne piloterai pas." De là à vivre la course sans amertume, c'est une autre paire de manche. Surtout depuis samedi. " Depuis que j'ai vu les voitures, il y a quand même une petite frustration. J'ai un petit pincement au coeur. C'est ton team..." Luc Alphand reste néanmoins lucide sur sa santé et les risques du sport automobile. "Pour l'instant médicalement c'est un peu délicat. Tu peux toupours taper et ça se passe bien. Mais il y a aussi l'éventualité où tu es à 300 km/h, ça sort mal et ça frappe mal. Se greffe là-dessus des problèmes de licence et d'assurance."

Contraint de suivre les 24 Heures des stands, "Lucho" essaie de se rendre utile. Pas simple quand toute une équipe est déjà en place. "Je n'arrive pas à trouvé ma place, concède-t-il. En ce moment, je suis un paratonnerre à partenaires. Philippe Poincloux est le team-manager, c'est lui qui a mis en place le truc. Les ingénieurs sont là, tout est bien huilé, sauf peut-être pour le briefing des pilotes... (Massen est sortie de la piste mercredi malgré des consignes claires de prudence). Je ne suis peut-être pas bon pédagogue ou je ne parle pas bien le Hollandais, rigole-t-il. Le seul briefing qu'on a eu, c'était pour dire de profiter du truc, qu'on était deux voitures mais une seule équipe. La catégorie est ouverte avec que des écuries privées, ce serait dommage de tout gâcher. "

Du coup, Alphand se cherche un peu. Ambassadeur naturel, il fait le job. "Discuter avec les partenaires, je le fais sans problème. J'ai plus de temps et je le fais mieux. A part David Hart, nos pilotes sont tous pros. Ils ont tous de l'expérience, certains supérieure à la mienne, donc ils sont bien calés. Je fais de l'intendance de box mais j'ai l'impression d'être là sans être là." Avec trois mini-entités (SRT, DKR et Luc Alphand Aventures) dans le team, c'est sur la cohésion qu'il travaille le plus. Chacun fonctionne à sa façon et il faut tout mettre ensemble pour travailler ensemble. ça se passe bien tant que ça ne courre pas. C'est toujours pareil, tu fais un plan de marche pour les essais et les soucis nous font changer de stratégie. J'ai deux principes. En premier la cohésion. En deuxième, l'esprit Le Mans. J'ai eu 8 fois la joie de baisser le rideau à l'arrivée sur 9 participations, c'est un vrai bonheur. Pour se faire plaisir, il faut rouler le plus possible. Cette joie, tu la transmets ensuite aux mécanos, au team, aux partenaires." Finir, c'est déjà une victoire.

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