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Dakar 2016 : Cyril Despres, l'équipier modèle

Double casquette pour Cyril Despres sur cette fin de Dakar. Il continue son apprentissage de la voiture et joue le Saint-Bernard pour les Lionnes fatiguées.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

A Buenos Aires, Cyril Despres évoquait la chance qui était la sienne « d’avoir des coéquipiers comme Loeb, Sainz et Peterhansel. » Ce qui se fait de mieux comme profs particuliers en rallye. « Eux ils n’ont plus rien à appendre et savent rouler vite. Ils m’ont donné deux – trois petits trucs pour ce Dakar. » Au passage, ils pourront aussi le remercier d’avoir joué les équipiers de luxe, les sortant parfois du pétrin. Un rôle de couverture assigné après avoir perdu plus d’une heure lors de la 5e étape à cause de problèmes électroniques. Compétiteur acharné, le quintuple vainqueur du Dakar à moto a pris sur lui. Quand Sébastien Loeb lui a tendu sa corde à un kilomètre de l’arrivée de la spéciale, non loin de San Juan, il a accepté sans broncher. Depuis plusieurs kilomètres sa 2008 DKR roulait avec un pneu crevé.

« Eh, tu me tires ? »

« On est parti dans une spéciale de plus de cinq heures, nous a raconté Despres avant d’aller se restaurer au bivouac. C’était un peu stressant. On a fait beaucoup de zig-zag dans la pampa. Tout ça pour arriver à 20 kilomètres de la fin, arracher un tuyau de gonflage, ralentir, se faire ramarrer par Seb (Loeb) puis se faire doubler par Seb à 3 km de la fin. Quand on l’a retrouvé à environ un kilomètre de l’arrivée, on l’a vu arrêté avec la corde dans les mains. Il m’a dit : « Eh, tu me tires ? ». Despres répond par l’affirmative. « On n’allait pas laisser une Peugeot derrière », glisse-t-il. Ce sacrifice au profit du nonuple champion du monde WRC lui a certainement fait perdre la 5e place du général.

Vidéo : À revivre dans les conditions du direct Sébastien Loeb tracté par Cyril Despres 

Prendre son temps

Ce Dakar restera toutefois extrêmement positif pour Despres qui a autant gagné en assurance que la 2008 en performance. Sur un parcours plutôt typé pour spécialistes de rallye, il a fait mieux que s’en sortir. Son expérience du désert restera un atout certain au cours de sa carrière. Comme Peterhansel en son temps, Despres ne cherche pas à griller les étapes. « J’ai gagné le Dakar cinq fois en moto, j’ai pris le temps d’apprendre avant d’aller chercher la victoire et je veux faire pareil en auto, assure-t-il. Faut pas griller les étapes. » Pas évident quand on évolue dans un top team comme Peugeot. La prochaine étape, c’est de signer un scratch. Pourquoi pas d’ici Rosario ?

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