Dakar 2019 : Le Pérou en mode bac à sable
Retour à la case départ ou presque. Dix étapes de Lima à Lima, les engagés sur le Dakar vont devoir s’en contenter. Une boucle 100% péruvienne mais surtout un modèle réduit du célèbre rallye-raid dont l’avenir ne passe plus vraiment par l’Amérique du Sud, dix ans après son arrivée sur ce continent. La monétisation du passage de l’épreuve ne paye plus auprès de pays dont la plupart sont endettés jusqu’au cou. Depuis quelques années, les retraits pour des raisons budgétaires (Chili, Pérou, Argentine) ou logistique (Bolivie) ont contraint les organisateurs à changer maintes fois leur fusil d’épaule. Ce n’est que le 29 juin dernier que la 41e édition a été confirmée après d’ultimes défections et négociations.
La Der en Amérique du Sud ?
"Nous disposons d'un budget serré", avait ainsi souligné le Premier ministre péruvien Cesar Villanueva qui devait gérer l'assistance financière aux populations des Andes touchées par une vague de froid intense. Un accord avait été trouvé avec le Pérou mais plusieurs concurrents avaient alors décidé de remettre leur envie d’aventure à plus tard. Vu le niveau financier réclamé par un tel défi, ils en veulent pour leur argent. Face à ces tergiversations des états sud-américains, ça fait longtemps qu’ASO étudie plusieurs pistes dont celle d’un retour en Afrique, soit au Sud avec la Namibie et l’Angola, soit à l’ouest, proche du tracé originel (Maroc, Mauritannie, Sénégal) comme le fait l’Africa Race. On a rarement été aussi proche de revoir le lac Rose.
La "Dream Team" chez Mini
Des considérations économiques et géographiques qui passent au-dessus des aventuriers « professionnels ». En auto, les anciens du Lion (Sainz, Peterhansel, Despres) ont trouvé refuge chez Mini qui reprend à son compte le concept de « Dream Team » du rallye-raid. Face à eux, les Toyota de Nasser Al-Attiyah et Giniel De Villiers. Et au milieu, Sébastien Loeb, finalement piqué au Dakar et engagé sur une Peugeot privée (PH Sport). Son infortune sur le sable ces trois dernières années n’a pas refroidi ses ardeurs même s’il sera plus dans un rôle d’arbitre que de favori. « Bien que je sois évidemment motivé par la victoire, l'amusement est également important. Participer au Dakar 2019 (...) est un défi fantastique. Je suis prêt à tenter le coup. » Moins à l’aise dans le hors-piste que sur les spéciales typées WRC, l’Alsacien va être servi.
Un Dakar de spécialistes
« Ce ne sera pas un Dakar au rabais », a tenté de rassurer le directeur de la course Etienne Lavigne lors de la présentation à Paris dans l’ambassade du Pérou. A défaut de nouveauté, le Pérou c’est la promesse d’une course dans les dunes entre le Pacifique et Cordillère des Andes. « Ça promet dix jours extrêmement exigeants pour tous les concurrents car ce sera plus court, plus dur, ajoute Lavigne qui compare cette 41e édition à un Vendée Globe uniquement dans les 40e rugissants. Plus exigeant aussi puisqu'il y a moins de temps pour faire la différence. » Un programme corsé et technique pour une pléiade de spécialistes.
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Un Dakar et une consolante pour les éliminés
Remplir le plateau n'est jamais chose aisée. A fortiori quand on réduit l'épreuve de quelques jours. Pour convaincre les concurrents de s'inscrire et s'assurer un plateau minimal à l'arrivée si les conditions sont si rudes qu'annoncées, les organisateurs offrent une seconde chance aux malheureux des premiers jours. En cas d'abandon prématuré, les camions, autos et SxS éliminés pourront réintégrer la course après la journée de repos dans une classement à part. Distingués par une plaque orange, ces "repêchés" n'auront pas le droit de prendre le départ d'une spéciale dans les 25 premiers.
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