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Dans le rétro de Spa

A un mois du coup d'envoi de la semaine des 24 Heures du Mans, la 2e manche du championnat du monde d'endurance à Spa a apporté quelques enseignements. Il n'y a pas de grosse surprise mais quelques interrogations et confirmations sont apparus en Belgique.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Le WEC sur le circuit de Spa-Francorchamps (FLORENT GOODEN / DPPI MEDIA)

Annoncé dès le forfait de Toyota, le quadruplé d'Audi s'est réalisé sans aucune fausse note majeure. Quatre voitures au départ. Quatre à l'arrivée. Quatre R18 au dessus du lot. Si surprise il y a eu, c'est bien sur l'identité de la voiture gagnante. Les essais et la première heure de course avaient démontré que les deux R18 e-tron quattro étaient déjà bien au point. Avec l'hybride et les quatre roues motrices, elles disposaient d'un avantage indéniable, notamment sur une piste humide. Mais de manière encore inexpliquée, elles ont régressé sur le sec quand la R18 Ultra N.3 haussait le rythme. Dubitatifs avant le départ sur leurs chances de s'imposer, Marc Gené, Loïc Duval et Romain Dumas étaient eux-même surpris de cette victoire limpide. Sous la menace de l'hybride de Fässler, Lotterer et Tréluyer, ils ont tout simplement réussi un sans faute. Et grâce au petit coup de pouce des deux safety car, le succès est arrivée sur un plateau. Les Ultra seront condamnés au sans faute au Mans mais cela devient une habitude. "Notre course s’est parfaitement déroulée. Notre stratégie était bonne et notre consommation était faible, a expliqué Romain Dumas. Les pneus étaient très efficaces et c’est pourquoi j’ai choisi de ne pas les changer à la fin. Cela a également compté dans notre résultat." Sur le courant alternatif pendant six heures, l'e-tron ressort elle de Belgique avec un podium (2e), une quatrième place et quelques points à retravailler. Pour un début, c'est plutôt encourageant. Dans d'autres conditions et sur 24 heures, l'hybride aura-t-elle le dernier mot ? Au Dr Ullrich de trancher.

Il n'entrait plus vraiment dans les plans de Peugeot après juin 2011. Après le retrait du Lion, Marc Gené peinait à retrouver un volant digne de ce nom. La blessure de Timo Bernhard en essais à Sebring débloquait un baquet chez Audi. Promu pilote de réserve de l'équipe, l'Espagnol gagnait le droit de faire ses preuves à Spa pendant que l'Allemand continuait de soigner ses cervicales. Timide au départ sur le mouillé, Gené se révélait éblouissant en chaussant des slicks retaillés avant la première heure de course. De plus en plus à l'aise sur sa R18 Ultra, il lançait Duval, lui aussi excellent, dans les meilleures conditions pour chasser la N.1 de Tréluyer. Audi peut se frotter les mains avec cet homme providentiel. "C’était incroyable. La vie est pleine de surprises, indiquait Gené. Pour mes débuts avec Audi, j’ai remporté ma troisième victoire personnelle à Spa. Notre équipe et notre voiture ont été parfaites. Je n’osais pas rêver de cette victoire. Mon but était de finir sur le podium." Désormais, sa cote est au plus haut chez Audi. Bernhard devra être en pleine possession de ses moyens pour retrouver sa place.

On savait que Peugeot allait laisser un grand vide en quittant l'endurance prématurément. Ce n'est pas un manque, c'est un gouffre comme on l'a constaté samedi à Spa. Audi sur une autre planète, l'endurance a replongé dix ans en arrière quand le constructeur allemand écrasait tout sur son passage. Après ses trois premiers succès consécutifs au Mans (2000, 2001, 2002), Audi avait décidé de faire souffler ses équipes en passant le relais à Bentley et aux teams privés. Heureusement, la passage au diesel en 2006 et l'arrivée du Lion avaient redynamisé la discipline. Cette année, l'hybride s'apprête à révolutionner l'endurance. Très discret sur le sujet, Audi a lui aussi mis le doigt dans la prise et s'il n'a pas triomphé à Spa, il devrait tout faire pour y parvenir au Mans. Le seul espoir qu'on ne s'ennuie pas dans la Sarthe en juin prochain, c'est que les débuts de Toyota soient réussis. En plein développement, la TS030 essence-hybride s'annonce prometteuse mais le révélateur de la course risque d'être terrible. Vainqueur à Spa sur une R18 Ultra, Romain Dumas espère lui aussi que les Japonaises seront au rendez-vous. Audi serait alors contraint de ne sacrifier aucune technologie...

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