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Avec Hamilton et Rosberg, l'inversion des courbes est possible

Un rêve pour Lewis Hamilton et un cauchemar pour Nico Rosberg. A l'amorce du sprint final du championnat du monde de F1, les deux pilotes Mercedes ne sont plus sur la même orbite.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Lewis Hamilton (Mercedes)  (ALEXANDRE GUILLAUMOT / ALEXANDRE GUILLAUMOT)

Des guerres intestines, Lewis Hamilton en a connues. Le Britannique serait-il bien meilleur dans le conflit ? Sorti par Rosberg à Spa, il est finalement ressorti renforcé de ce triste épisode. En interne comme aux yeux du public. Regonflé à bloc malgré son retard au classement, il a haussé son niveau de concentration. A Monza, c'est lui qui a poussé son coéquipier à la faute. Rosberg avait sauvé sa 2e place mais il semblait atteint. Hamilton avait lui trouvé une brèche. Le succès de Singapour avec l'abandon de Rosberg lui ont permis de renverser la vapeur. "Dans la foulée de Monza et dans la perspective des six dernières courses, je savais que j'avais une voiture pour faire quelque chose de bien. J'espérais un week-end propre et c'est ce qui s'est passé, donc c'est fantastique, a expliqué Hamilton après sa victoire nocturne. Les qualifications étaient très serrées (ndlr: 7 millièmes d'écart entre Hamilton et Rosberg) et je ne  savais pas vraiment à quoi m'attendre en course. Cela aurait été une course bien plus "hard" si Nico avait été là, car notre voiture est très bonne et nous aurions été très forts tous les deux".

Hamilton : "Un week-end propre"

Mais voilà, Rosberg a vécu un dimanche noir et n'a pas existé sur les feuilles de classement. L'Allemand a dû abandonner à la fin de son 13e tour, en raison d'un câble défaillant au niveau de sa colonne de direction, qui a provoqué une série de  "bugs" électroniques (embrayage, boîte de vitesses, direction) dans le cockpit  de sa Flèche d'Argent. Il aurait dû démarrer sur la première ligne, après son 2e temps en qualifications, mais a dû changer son volant en catastrophe, après  le tour de chauffe, puis a pris le départ dans les stands. Le mal étant ailleurs, ce changement de volant n'a pas suffi. Rosberg est finalement rentré au stand pour arrêter les frais et préserver son moteur.

Un autre Rosberg depuis Spa

Depuis deux courses, c'est un autre Rosberg dans les paddocks. "Je reste serein... extérieurement", a-t-il lâché après son abandon. En revanche, ça doit bouillir à l'intérieur. Rosberg avait tout pour réussir cette saison mais l'incident de Spa l'a fragilisé bien plus qu'il ne l'a avoué. Reparti des Ardennes avec 29 points d'avance sur Hamilton, l'Allemand s'était mis une grosse épine dans le pied en brisant la course du champion du monde 2008. Une épine que le Britannique se chargea d'enfoncer dès le GP suivant à Monza en s'imposant devant son coéquipier. Sanctionné administrativement par Mercedes, Rosberg a perdu bien plus que quelques milliers de dollars et un peu de son temps. Il a perdu sa sérénité et gagné des doutes. C'est de l'ordre du détail mais quand les pièces ne s'imbriquent plus, que les mécanismes qui fonctionnaient se grippent, les incidents surviennent plus facilement.

Trois points de retard

La casse mécanique de sa Mercedes n'est pas imputable à Rosberg mais ce 2e abandon de la saison résonne comme le cri d'un pilote qui est engagé dans une spirale négative. "C’est très dur de ne même pas pouvoir quitter la grille... C’était un sentiment horrible, je savais que la course était finie. Je n’avais pas de puissance, et n’avais rien au changement de vitesses. Cela ne servait à rien de continuer. Dure journée, vraiment." Attention, rien n'est perdu car avec trois petits points de retard, la roue peut retourner de son côté. De toute façon, c'est en allant de l'avant que Rosberg parviendra à retrouver son assurance du début de saison. "Je ne pense pas au passé, indique-t-il. C’est le passé. Je veux le meilleur pour le futur, mais je suis encore déçu, aujourd’hui. Perdre la tête du championnat ne change rien, il faut toujours attaquer."

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