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F1 : les écuries comptent sur des livrées de plus en plus noires pour gagner en performance

A l'image de Mercedes, qui a fait un choix radical en proposant une monoplace intégralement noire pour la saison 2023, la plupart des écuries présentent des voitures laissant apparaître directement le carbone qui les composent.
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La Mercedes de George Russell lors des essais hivernaux à Bahreïn, le 23 février 2023. (GONGORA / AFP)

Noir c’est noir, il y a plus d’espoir... pour Mercedes. Après une saison 2022 décevante, avec une seule victoire, les Flèches d’Argent prendront le départ du Grand Prix de Bahreïn, dimanche 5 mars, entièrement parées de cette couleur pour retrouver les sommets. Un choix stratégique avant d’être esthétique puisque le carbone est laissé brut sur certaines zones de la monoplace afin de gagner en poids et donc en performance.

Six kilos, c’est à peu près ce que pèse la peinture sur une Formule 1 lorsque celle-ci en est entièrement recouverte. Dans une ère où quelques millièmes de secondes peuvent faire la différence en séance de qualifications, quelques grammes comptent. De nombreuses écuries ont d'ailleurs opté pour la même stratégie. Haas a présenté une monoplace avec du noir dominant, Alfa Romeo a remplacé le blanc par le noir, et les Alpine et McLaren en comptent légèrement plus en 2023 qu’en 2022.

En haut : les monoplaces de Mercedes, Alfa Romeo et Haas en 2022. Et en bas : les monoplaces de ces mêmes écuries en 2023. (Photos : AFP)

Si certaines zones sombres de ces monoplaces sont effectivement peintes en noir, d’autres sont laissées sans peinture, avec le carbone brut de la voiture. "Nous étions en surpoids l’an dernier. Cette saison, nous avons essayé de comprendre où nous pouvions trouver le moindre gramme à enlever", a assumé Toto Wolf, le directeur de Mercedes. "Une livrée au strict minimum comme la nôtre, plus de noir chez les autres, tout cela montre que nous sommes tous axés sur la performance plutôt que sur l’apparence", a ajouté son pilote, Lewis Hamilton.

Sur la Mercedes de George Russell, en vert : les parties en carbone brut, en rouge : une partie peinte en noir (AFP)

Jouer sur la peinture pour gagner en stratégie sur l'aérodynamique

Malgré cette perte de poids en peinture, les écuries doivent néanmoins s’assurer que leurs monoplaces atteignent le poids minimum de 798 kilos, réglementé par la Fédération internationale de l'automobile (FIA). "La plupart des équipes cherchent même à être en dessous de cette masse minimale, avec par exemple moins de peinture, pour ensuite ajouter du lest où elles le veulent sur la voiture, afin d’avoir plus d’autorité sur son centre de gravité et son équilibre dynamique", explique Cyril Abiteboul, ancien directeur de Renault F1 Team et consultant pour France Télévisions.

"Il n’y a pas de meilleur projet en termes de risques. Vous pouvez travailler sur des projets aérodynamiques, sur les suspensions, mais ça ne fonctionne pas toujours en course. Alors que retirer de la masse, ça marche tout le temps, il y a la certitude de gagner du temps au tour."

Cyril Abiteboul

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Avec quelques grammes ou kilos en moins, les monoplaces pourraient gagner quelques centièmes, lors des qualifications, et ainsi quelques places sur la grille. "Il y a une énorme différence entre le fait de partir 4e ou 7e par exemple. Quand vous vous retrouvez en milieu de grille, il y a plus de risque de collision", commente Cyril Abiteboul. Une fois ce gain de performance établi, il reste cependant à faire accepter aux équipes marketing l’idée que les couleurs des sponsors soient moins présentent sur les monoplaces. Une mission visiblement réussie par beaucoup d'écuries. 

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