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Formule 1 - Pierre Gasly : "Ce que je veux c'est être devant"

Après une magnifique année 2020 qui l'a vu remporter la première victoire de sa carrière à Monza, Pierre Gasly s'apprête à repartir pour une nouvelle saison chez Alpha Tauri. À 25 ans, le pilote français revient sur ce premier succès en F1 et se confie sur son approche et ses objectifs avant le premier Grand Prix de la saison à Bahreïn.
Article rédigé par Jean-Baptiste Lautier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6 min
Pierre Gasly aux essais de pré-saison à Bahreïn, vendredi 12 mars 2021. (FLORENT GOODEN / DPPI MEDIA)

Comment vous sentez-vous à l'approche du premier Grand Prix après les essais de pré-saison ?
PG : "Les essais se sont super bien passés. On n’a pas eu énormément de temps comparé aux 6-8 jours qu'on avait il y a quelques années, mais on a fait énormément de tours. On n'a eu aucun problème de fiabilité côté moteur et côté châssis. Je me suis senti à l’aise dans la voiture dès le premier jour donc il y a beaucoup de positif à tirer de ces tests. C’est une nouvelle voiture, il faut encore comprendre comment maximiser la performance avec ce nouveau châssis, ce qu’on va essayer de faire avant la première course."

Vous avez réussi à bien l’apprivoiser?
PG : "En termes de sensation j’étais plutôt content. J’arrivais à rouler plus ou moins comme je voulais. Il y a des choses qu’il va falloir améliorer mais dans l’ensemble, l'important, c’est qu’il n’y ait pas de problème. On a une bonne base de travail, c’est prometteur pour la saison."

L'objectif ultime : être champion du monde

La saison passée a été largement perturbée par la pandémie, comment abordez-vous cette nouvelle année avec des restrictions et toujours sans public ?
PG : "C’est sûr que ça ne va pas être simple. Le fait de pas avoir de public, ce n'est pas cool. Ça manque d’énergie, on a l’impression de faire des tests tout au long de l’année. Quand il y a le public, ça apporte une vraie atmosphère et une vraie énergie qui nous manque. Mais aujourd’hui, c’est le seul moyen de faire le championnat. On va faire au mieux. Ça ne va pas être très fun sur les premières courses, mais j’espère vraiment que la situation va pouvoir s’améliorer et qu’on va pouvoir retrouver du public sur les Grand Prix d’ici quelques semaines."

Revenons à la saison dernière. Elle a forcément un goût particulier avec cette victoire au Grand Prix d’Italie à Monza. Avec le recul, que ressentez-vous en repensant à cette victoire ?
PG : "Beaucoup d’émotion et de joie. Ça a été une course incroyable. Cette première victoire pour moi, dans ma carrière de F1, c’était quelque chose de très particulier. C’était un rêve depuis tout petit, c’est devenu un objectif et un objectif de vie, même si l’objectif ultime est bien sûr d’être champion du monde. Ça a été un week-end incroyable. C’était une victoire assez inattendue, et ça la rend encore plus belle. On sait qu’en Formule 1, si on n’est pas chez Mercedes, Ferrari ou Redbull, c’est très compliqué mais on a réussi à le faire. Ca faisait 24 ans qu’on n'avait pas entendu la Marseillaise sur un podium de F1. J’étais vraiment très fier de pouvoir arrêter cette longue attente."

Comment-avez vous vécu le retentissement de cette victoire en France ?
PG : "J’ai été vraiment très impressionné par l’impact et le retour médiatique que ça a engendré. Je savais à quel point c’était important pour moi de gagner. Mais voir tout l’engouement après les quelques jours et semaines qui ont suivis, ça m’a vraiment fait plaisir que cette victoire ait été partagée par autant de monde."

"Mon statut a changé, pas mon approche"

Avez-vous changé de statut dans le paddock depuis ?
PG : "Complètement. On n’est pas beaucoup à avoir gagné en Grand Prix et encore moins à avoir gagné avec une écurie de milieu de plateau. C’était un message important de prouver que j’étais capable de gagner dans une écurie avec une voiture qui était moins compétitive que des “top team”, pour pouvoir me donner l’opportunité d’avoir un baquet dans une de ces écuries dans les années avenir. Mon statut a changé dans le paddock et même en dehors, mais mon approche n'a pas changé. C’était la première, c’était quelque chose d’incroyable mais le but c’est d’en avoir encore plein d’autres."

Après cette victoire et cette belle saison, auriez-vous voulu être récompensé en retrouvant un baquet chez Redbull ?
PG : "Bien sûr. Mon objectif c' est de gagner des Grands Prix. Ce que je veux c'est être devant. Si je me lève tous les matins et que je m'entraîne tous les jours, c'est pour gagner et pour ça, il faut avoir la voiture qui suit. Après il faut le faire dans de bonnes conditions. En Formule 1, il faut avoir toute une bonne écurie derrière soi, et ce n’était pas le moment de le faire pour x raisons. Mais ma motivation ne change pas. Ma détermination pour arriver dans un “top team” et pour aller chercher des GP n’a pas changé. Elle est encore plus forte qu’avant et je vais faire tout ce qui est possible pour me retrouver encore sur la plus haute marche du podium."

"Mon avenir est avec Redbull"

Retourner chez Redbull est-il un objectif pour la fin de la saison ?
PG : "On verra. L’objectif c’est de faire une très bonne saison. Je crois au travail, je crois aux résultats. À partir du moment où les résultats sont là, les opportunités suivront. Mon avenir est avec Redbull. Il y a un moment où il va falloir discuter des opportunités de chacun et de ce qu’on veut faire. Si l’envie est commune de travailler ensemble et d’atteindre de belles choses ensemble, ça sera avec grand plaisir de retourner là-bas. Si les envies sont différentes, on verra les autres opportunités. Mais pour le moment l’objectif principal de performer, de poursuivre la lancée de 2020, et essayer de saisir toutes les possibilités qui se présentent. Et si ça se finit avec un volant Redbull avant la fin de l’année dans de très bonnes conditions, ce sera ce qu’il y a de mieux."

Quels sont vos objectifs en termes de résultats ?
PG : "C'est trop tôt pour le dire. La hiérarchie n’a pas changé. Devant, il y a toujours Mercedes, RedBull, McLaren qui sont très rapides et après c’est un peu plus serré dans le milieu du peloton. On n’a pas encore une idée claire du niveau de performance de chaque voiture donc je pense qu’après 2-3 courses, on aura une meilleure idée des choses que l’on peut atteindre. Bien sûr, pour moi, en termes de résultats, je veux les meilleurs possibles mais il vaudra voir notre niveau de performance en début d’année."

Un nouveau rôle de leader

Cette saison, vous allez avoir un tout jeune coéquipier (Yuki Tsunoda). Le fait d’être leader de votre équipe change-t-il votre approche ?
PG : "Pas forcément mais ça donne encore plus d’importance à mon retour technique et aux informations que je vais donner à mon équipe. Pour Yuki (Tsunoda), c’est un peu plus compliqué. Il n’a pas d’expérience en Formule 1, donc il ne peut pas vraiment comparer avec ses expériences précédentes. Sur les directions de développement, de travail, c’est là où mon ressenti va être encore plus important que l’année dernière. À part ça, ça ne change pas grand chose."

Y a-t-il des consignes de la part de l’équipe ?
PG : "Chez Alpha Tauri, il n’y a pas vraiment de consignes d’équipe. Chaque pilote est traité de la même manière et je pense que c’est ce qu’il y a de mieux. Ça nous pousse vraiment à faire le maximum avec ce qu’on nous donne. Je pense que c’est la bonne approche."

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