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Formule 1 : Red Bull intouchable, les stratèges de Ferrari moqués, la rédemption de Mercedes... Ce qu’il faut retenir de la saison 2022

Dans une saison marquée par un nouveau règlement, l'écurie Red Bull a survolé le championnat et son pilote, Max Verstappen, a été sacré champion du monde pour la deuxième année consécutive.

Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 8min
Lewis Hamilton et George Russell, Max Verstappen et Charles Leclerc, lors de la saison 2022 de Formule 1. (FLORENT GOODEN / DPPI / DPPI via AFP)

Alors que la saison précédente avait connu son dénouement dans le dernier tour du dernier Grand Prix, avec la victoire de Max Verstappen, le Néerlandais a mis fin à tout suspense tôt cette saison, à quatre courses de la fin du championnat. Au volant de sa Red Bull intouchable, il a été sacré double champion du monde devant le Monégasque Charles Leclerc. Ferrari, qui pensait un temps batailler pour les titres constructeurs et pilotes, s'est finalement sabordée avec des choix stratégiques douteux. L'écurie italienne a vu sa deuxième place au classement menacée jusqu'à la fin de la saison par Mercedes, de retour au premier plan après une saison compliquée.

Max Verstappen avait des ailes

Avec 454 points au compteur et un titre acquis à quatre manches de la fin de la saison, Max Verstappen a décroché un second titre mondial beaucoup plus facilement que le premier. Le Néerlandais est monté à 17 reprises sur le podium, pour 15 victoires. Il a ainsi battu le record de 13 succès sur une saison, établi par Michael Schumacher en 2004 et Sebastian Vettel en 2013, avec l'avantage d'avoir disputé plus de courses. Pour autant, ce second sacre n’était pas acquis d’avance, car Charles Leclerc avait d'abord pris l’ascendant au classement grâce à des problèmes de fiabilité du moteur Red Bull. Des soucis qui n’ont pas duré, et qui n'ont pas empêché la monoplace RB18 de s’imposer comme la meilleure Formule 1 du plateau. 

Max Verstappen célèbrant son deuxième titre de champion du monde de Formule 1 à l'issue du Grand Prix du Japon, le 9 octobre 2022. (ANTONIN VINCENT / DPPI via AFP)

Au classement des constructeurs, l’écurie autrichienne a rapidement survolé le championnat, avec des choix stratégiques souvent payants, et a ravi le titre que Mercedes monopolisait depuis huit saisons. "Après huit longues années, nous n'avons jamais cessé d'y croire, nous n'avons jamais cessé de nous relever, de nous dépoussiérer, et nous n'avons jamais perdu de vue nos buts et nos objectifs, qui sont d'arriver en tête des deux championnats du monde. Et c'est ce que nous avons fait", s’est réjoui le directeur de l’écurie, Christian Horner. Seul petit bémol de la saison pour Red Bull : l’amende adressée par la FIA pour une "violation mineure", un dépassement (de 1,8 million de dollars) du plafond budgétaire normalement fixé pour la saison 2021.

Un début de saison à rebondissements 

Favoriser le spectacle. C’était le mot d’ordre de la FIA, qui a introduit un nouveau règlement pour la Formule 1 cette saison, avec notamment des ailerons redessinés et des voitures pensées pour exploiter "l’effet de sol", avec des monoplaces plaquées à la piste. Mais dès les essais hivernaux, les écuries et leurs pilotes ont remarqué un effet de marsouinage, avec des rebonds en ligne droite. "La charge aérodynamique générée est telle à haute vitesse, que la voiture s'écrase car elle est aspirée par cet effet de sol", décryptait alors Cyril Abiteboul, consultant pour France Télévisions.

Sur les premières manches du championnat, ces rebonds ont causé des maux de tête aux pilotes et aux écuries, au propre comme au figuré, ainsi que des douleurs physiques, notamment dorsales. À Bakou (Azerbaïdjan), lors du huitième Grand Prix de la saison, cet effet de marsouinage était exacerbé, au point que Lewis Hamilton parlait de "la course la plus difficile de [sa] carrière physiquement". Les pilotes ont donc demandé à la FIA d’agir, et des mesures ont ainsi été prises pour réduire la rigidité du plancher et les mouvements verticaux des monoplaces pour la suite de la saison.

Ferrari s’est sabordée

Le doublé réalisé lors du Grand Prix inaugural, à Bahreïn, laissait penser que l'écurie au cheval cabré se battrait de nouveau pour le titre mondial, avec Charles Leclerc. Mais elle s’est pris les pieds dans le tapis à plusieurs reprises, laissant filer Red Bull et Max Verstappen au classement. Alors que la Ferrari s’est montrée la plus rapide en qualifications, avec 12 pole positions acquises cette saison, contre 8 pour Red Bull, l’écurie italienne ne termine l’année qu’avec quatre victoires au compteur. Pas mal, pour une équipe qui n’avait plus gagné depuis 2019, mais insuffisant au regard du potentiel de la monoplace, sabordé par des choix stratégiques douteux. 

Les images de Charles Leclerc, excédé en fin de course, se sont multipliées. Lors du Grand Prix de Monaco, le pilote monégasque a fait les frais d’un double arrêt mal géré, puis en Hongrie, son équipe lui a fait chausser de manière inexplicable des pneus durs, qui ne fonctionnaient pas sur les autres monoplaces. À Silverstone, alors qu’il était en tête, Leclerc n’a pas été arrêté sous le régime de la voiture de sécurité, au contraire de ses concurrents, puis a fini la course quatrième avec des pneus usés. Trop, pour décrocher un titre de champion du monde des pilotes, espéré depuis 2007, ou de champion du monde des constructeurs, attendu depuis 2008.

Mercedes, la fin de 8 ans de domination sans partage 

Elles ne sont pas passées loin du zéro pointé. Les Flèches d’Argent, dominatrices durant huit saisons consécutives avec huit titres constructeurs, ont dû attendre l’avant-dernière manche de la saison, au Brésil, pour décrocher une victoire grâce à George Russell. Le septuple champion du monde Lewis Hamilton, plus en difficulté, n’a pas remporté la moindre course de la saison, ni signé la moindre pole position, une première depuis ses débuts en F1 en 2007. Il se voit même doublé par son jeune coéquipier, plus régulier, au classement des pilotes. 

Dépassées par les Red Bull et les Ferrari, les Mercedes ont souffert d’un manque de vitesse en ligne droite, qui s’est amélioré en fin de saison. Les problèmes de traînée aérodynamique excessive n’ont, en revanche, pas été résolus en raison du plafond budgétaire, mais le directeur de l’écurie, Toto Wolff, a promis des améliorations pour la saison 2023.

Alpine, premier des autres 

Saison agitée pour Alpine, sur et en dehors de la piste. Sur la piste d’abord, l’écurie française a dû batailler jusqu’au dernier Grand Prix, avec McLaren, pour obtenir la quatrième place au classement des constructeurs, un enjeu de taille puisque le classement final détermine la part des revenus générés par la F1 reversée aux écuries selon un principe simple : mieux elles sont classées, plus leurs primes sont élevées.

Hors de la piste, le nouveau directeur de l’écurie, Otmar Szafnauer, a fait face à quelques péripéties, avec en premier lieu la signature surprise de Fernando Alonso chez Aston Martin pour 2023, apprise qu’à la publication du communiqué de presse de l’écurie anglaise. Puis Alpine a officialisé qu’Oscar Piastri serait son deuxième pilote la saison prochaine, avant que le principal intéressé ne démente et annonce son départ chez McLaren. Enfin, cette fin de saison a été marquée par quelques tensions et accrochages, en piste, entre Esteban Ocon et Fernando Alonso, au Brésil notamment. L’Espagnol sera finalement remplacé par Pierre Gasly, qui a connu une saison très compliquée dans une monoplace peu performante chez Alpha Tauri.

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