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GP d'Émilie-Romagne : Imola, un circuit chargé d'histoire

Pour le deuxième Grand Prix de la saison, les pilotes prendront le départ sur le mythique circuit d’Imola.
Article rédigé par Charlotte Diry
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Michael Schumacher, vainqueur du Grand Prix d'Imola, le 23 avril 2006. (DAMIEN MEYER / AFP)

C’est sur le circuit Enzo et Dino Ferrari à Imola (Italie), que les vingt pilotes de Formule 1 s’élanceront dimanche 18 avril. Absent du championnat du monde de F1 depuis 2007, le Grand Prix d’Émilie Romagne avait fait son grand retour en 2020, malgré une saison largement modifiée en raison de la crise sanitaire. Retour sur un circuit chargé d’histoire au fil des années.

• Le doublé de Ferrari en 1982

Sur les terres de Ferrari, Didier Pironi et Gilles Villeneuve, tous deux pilotes pour la Scuderia, vont réaliser le doublé de rêve à Saint-Marin. Amis dans la vie, rivaux sur les circuits, c’est un duel fratricide auquel les deux pilotes se livrent. En passe de remporter le Grand Prix de Saint-Marin, Gilles Villeneuve se fait doubler par son coéquipier qui ne respecte pas les consignes d’équipe.

Quelques instants avant, le stand Ferrari avait passé le panneau "SLOW" (ralentir), une manière implicite de leur indiquer le gel de leur position. Finalement deuxième, le pilote Canadien avait refusé de célébrer le doublé Ferrari sur le podium, s’estimant trahi par son coéquipier. Didier Pironi tenta de se justifier en plaidant que Ferrari n’avait donné aucune consigne. Lors du Grand Prix suivant à Zolder, Gilles Villeneuve perdait la vie au cours des essais qualificatifs.

Le Canadien Gilles Villeneuve, au volant de la Ferrari N.27, lors de la saison 1982. (HEINZ DUCKLAU/AP/SIPA / SIPA)

• Un circuit authentique

Il fait partie de ces circuits anciennes générations qui ont fait et font encore les grandes heures de la Formule 1. Réputé pour sa dangerosité, le circuit d’Imola a tout de même connu quelques modifications afin d’assurer la sécurité de ses pilotes. Divisé en trois secteurs, ce circuit allie vitesse et ligne droite. Même si certaines courbes, notamment celles de Tamburello, Villeneuve, d’Acque Minerali, ont été transformées en chicanes plus lentes, ce circuit a toujours gardé son caractère authentique. 

À en croire les pilotes, ce tracé semble donc être l'un de leurs préférés. Notamment pour Pierre Gasly (Alpha Tauri) : "Rien que l’histoire de ce circuit le rend si spécial. L’adrénaline était incroyable avec l’appui et la vitesse des ces voitures, sur un circuit de type old school avec des échappatoires très minces. Tu ressens vraiment la limite et le potentiel de ces voitures, c’est un circuit qui correspond très bien à la Formule 1."

• 1994, une édition tragique

C’est très certainement, le pire week-end de l’histoire de la Formule 1. Dès les premiers essais libres, ce Grand Prix va prendre un mauvais tournant, qui résonnera par la suite comme un avertissement. Au volant de sa Jordan Hart, le pilote Brésilien Rubens Barrichello fait une sortie de piste à plus de 200km/h, percute une barrière de pneus et enchaîne les tonneaux. "Je ne me souviens pas de mon crash à Imola." déclarait-il à Fox Sports. Malgré un spectaculaire accident, Rubens Barrichello, s’en sort miraculeusement avec un bras et le nez cassé. Une chance que ne connaîtront pas Roland Ratzenberger et Ayrton Senna…

Le lendemain, lors des essais qualificatifs, c’est un premier drame qui va toucher le monde de la F1. Roland Ratzenberger, pilote autrichien, perd le contrôle de sa Simtec S941 et effectue une sortie de piste avant de percuter un mur en béton. Héliporté à Bologne (Italie), le pilote de 33 ans ne survivra pas à ses blessures. À l’annonce de son décès, l’émotion envahit tous les pilotes, mais plus particulièrement Ayrton Senna, qui promet de brandir un drapeau autrichien en son hommage, s’il s’impose à Imola.

Ayrton Senna avant le départ du Grand Prix d'Imola, le 1e mai 1994.  (LEEMAGE VIA AFP)

1er mai 1994, jour de Grand Prix dans une ambiance particulière. En tête de la course, la colonne de direction de la Williams FW16 d’Ayrton Senna se rompt lors du sixième tour, dans le virage Tamburello. Le pilote Brésilien perd le contrôle de sa monoplace et percute un mur en béton à plus de 200km/h. Transporté à l’hôpital dans un état très critique, le champion du monde décédera le soir même.

Plusieurs années plus tard, la légende Senna continue de perdurer tandis que le souvenir de Ratzenberger demeure plus discret. Le décès du Brésilien, aura malgré lui, éclipsé celui de l’Autrichien.

• Michael Schumacher puissance 7

Le circuit de Saint-Marin, il le connaît bien. Au court de sa carrière, Michael Schumacher s’est imposé à sept reprises sur ce circuit. Faisant ainsi de lui le recordman de victoires à Imola.

Tout a débuté en 1994. "Schumi" s’impose pour la première fois à Imola, au volant de sa Benetton. Une victoire sans saveur après le week-end tragique qui vient de se dérouler. "Pour moi, il n’y a aucune satisfaction", déclarait même le pilote après sa course, avant de rajouter : "Cette victoire devrait certainement me rendre heureux, mais selon moi, trop de choses sont arrivées ce week-end pour me laisser ressentir cela."

Alors qu’il signe chez Ferrari dès 1996, le pilote allemand a fait briller plus d’une fois les couleurs de son écurie. Sur le circuit Enzo et Dino Ferrari, Michael Schumacher va régner au volant de sa monoplace italienne. Presque indétrônable sur ce circuit sous les couleurs du "Baron Rouge", le septuple champion du monde remportera le Grand Prix de Saint-Marin en 1999, 2000, 2002, 2003, 2004 et 2006.

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