Jules Bianchi, la passion de l'automobile
Il avait pris ses quartiers dans sa région du sud, pas si loin de cette Italie que sa famille avait quittée en 1950, pour émigrer d'abord en Belgique, puis en France, puis pour se faire un nom dans le milieu de l'automobile.
L'auto dans les gènes
Mauro, son grand-père, avait été un très bon pilote de F3 et d'endurance, notamment chez Alpine-Renault, et l'une des grandes figures du sport automobile des années 1960.
Mais l'accident de Jules ce 5 octobre 2014 sur le circuit de Suzuka, et sa mort, rappelle un autre drame familial Celui de son grand-oncle, Lucien, qui a couru 17 Grands Prix de F1, montant sur le podium à Monaco en 1968 et remportant la même année les 24 Heures du Mans. Cette épreuve qui l'a couronné sur le circuit de la Sarthe lui a en effet aussi coûté la vie un an plus tard, en 1969. Lors des essais préliminaires, son Alfa Romeo percute un poteau et il meurt prisonnier des flammes, à 34 ans.
Le père de Jules, Philippe, a géré pendant des années la piste de karting de Brignoles (Var), tout près du circuit Paul-Ricard où Bianchi Junior a fait ses premiers tours de roues comme pilote de monoplace .Après avoir gravi tous les échelons, le jeune Jules Bianchi, intégré en 2009 à l'Académie des pilotes Ferrari, a fait de la Formule 3, puis deux saisons de GP2 (3e en 2010 et 2011), avant de se rabattre en 2012 sur la Formule Renault 3.5, perdant le titre à la dernière course à la suite d'un accrochage litigieux avec le Néerlandais Robin Frijns. Au sein de Marussia, qui a cru en lui, il a offert à l'écurie, fondée en 2010 sous le nom de Virgin, ses premiers points en F1, mais aussi les premiers de sa jeune carrière, avec une 9e place acquise de haute lutte en mai 2014 à Monaco. En 2013, lors de son deuxième GP, en Malaisie, il s'était classé 13e.
En pleine ascension, après avoir prouvé l'étendue de son talent depuis mars 2013 au volant d'une modeste monoplace, Jules Bianchi ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin. Trois jours avant le départ du GP du Japon à Suzuka il avait ainsi déclaré se sentir "prêt" à prendre le volant d'une Ferrari. Lucide et modeste, il avait aussitôt relativisé son propos: "Évidemment, pour le moment, les deux pilotes (Alonso et Raïkkönen) ont des contrats, donc il n'en est pas question, mais si l'opportunité se présente, je crois que ce serait bien pour moi". Le dimanche matin, quelques heures avant ce GP fatal, il avait signé un contrat avec l'écurie suisse Sauber, motorisée par Ferrari.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.