La Formule 1 au coeur de l'affaire SwissLeaks
À quelques semaines de l'ouverture de la saison 2015 qui débutera en mars avec le Grand prix d'Australie, le monde de la Formule 1 se serait sans doute bien passé d'une mauvaise publicité comme celle du SwissLeaks. Les révélations autour de ce système de fraude fiscale internationale de grande ampleur piloté par une filiale de la banque HSBC ont jeté une ombre sur plusieurs sportifs célèbres dont le footballeur Diego Forlan, le pilote moto Valentino Rossi et d'autres. Mais c'est surtout le monde de la Formule 1 qui est éclaboussé par ce scandale.
SwissLeaks, c'est quoi ?
La filiale suisse de la banque HSBC était lundi 9 février au centre d'un vaste scandale après que plusieurs journaux ont assuré qu'elle avait aidé certains de ses clients, notamment de riches industriels et des personnalités politiques, à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts. Cette enquête, baptisée SwissLeaks , a été réalisée sur la base des fichiers de la banque HSBC Suisse, dont le siège est à Genève, et volés en 2007. Les fichiers contiennent des informations personnelles sur les clients, les notes des banquiers, et les mouvements de compte. Près de 60 athlètes ou ex-sportifs sont impliqués.
38 comptes et 73 millions de dollars
Les noms de quatre personnalités du monde de la Formule 1 ont ainsi été cités : les pilotes Fernando Alonso (McLaren) et Heikki Kovalainen (ex-Lotus), l'ancienne star de Ferrari Michael Schumacher et l'ex-directeur de l'écurie Renault, Flavio Briatore. C'est ce dernier qui semble le plus exposé. Flavio Briatore était lié à neuf comptes clients. Ces derniers étaient eux-mêmes connectés à 38 comptes en banque qui ont brassé jusqu'à 73 millions de dollars sur la période 2006-2007. Flavio Briatore, qui a dirigé les écuries Benetton et Renault, est aujourd'hui actionnaire principal du club de football des Queen Park Rangers. En juillet dernier, il se murmurait dans les paddocks que l'Italien pourrait prendre la tête d'une mission confiée par Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, afin de redorer un championnat qui subit depuis plusieurs années une érosion des audiences. Cette affaire pourrait lui interdire tout retour autour des circuits de F1.
Fernando Alonso dans le viseur
Mais le SwissLeaks pourrait surtout embêter un pilote toujours en activité, et pas n'importe lequel : le double champion du monde Fernando Alonso, recruté par McLaren à l'intersaison. L'ancien pilote de Ferrari est lié à quatre comptes clients qui auraient abrité 42,3 millions de dollars. Les avocats du pilote McLaren ont déclaré dans la presse espagnole que Fernando Alonso avait "régularisé sa situation et n'avait jamais eu de problèmes" avec le fisc espagnol. L'ex-pilote de Ferrari réside principalement à Dubaï, et ses revenus "viennent quasiment exclusivement de compagnies non-espagnoles", ont précisé ses avocats.
Le nom de Michael Schumacher
D'autres anciens pilotes sont également dans l'oeil du cyclone. Heikki Kovalainen, désormais engagé en Super GT au Japon et qui a d'ailleurs remplacé Alonso chez Renault en 2007, est cité dans cette affaire. Le Finlandais, ex-pilote de Lotus, disposait d'un compte client relié à trois comptes bancaires. Sur la période 2006-2007, ces comptes étaient crédités de 132 765 dollars. Un autre nom figurerait également parmi les révélations du SwissLeaks : celui de Michael Schumacher. En revanche, le détail de ses comptes n'a pas été révélé.
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