Le pilote qui tombe à Pic
Malgré quelques étincelles en FR 3.5 et en GP2, le nom de Pic est encore inconnu du grand public. Les premiers à y croire sont Eric Bernard, Olivier Panis et le groupe Lagardère qui le représentent désormais dans les paddocks. Leur première victoire : remettre un pilote français sur une grille de F1.
Dans un kart à 12 ans
Certains ont plus d'expérience, un plus beau pédigrée ou sont issus de la filière d'une grande écurie. Ceux-là courent toujours après leur premier contrat. Si on croise les doigts pour les Grosjean, Vergne et autre Bianchi, le seul à avoir tiré son épingle du jeu est à l'heure actuelle Charles Pic. L'écurie Marussia Virgin est modeste (dernière équipe du plateau avec Team Lotus et HRT) mais cela vaut mieux qu'un rôle d'essayeur ou de pilote du vendredi. Pour en arriver là, Charles Pic a gravi les échelons un à un. Mis dans un kart par l'ancien pilote de F1 Eric Bernard à l'âge de 12 ans, l'apprenti pilote se prend au jeu des compétitions et finit par se lancer dans la formule Campus en 2006 où il termine 3e. La suite est classique avec la Formule Renault 2.0 puis 3.5, toujours sous la houlette de Bernard. A chaque fois, ses résultats le propulsent meilleur rookie. En revanche, le titre lui échappe à chaque fois. 2010 marque le passage au GP2 chez Arden puis Addax. Avec trois poles positions, deux victoires et cinq podiums en 2011, Pic termine 4e et tape dans l'il de Marussia Virgin. Un cap est franchi mais le baquet de F1 est encore loin. Il reste à convaincre le team lors des rookies days à Abu Dhabi. "Ce fût une sorte d'évaluation, raconte Pic. Ce n'était pas facile car c'était mes deux premiers jours sur une F1. Il a fallu vite m'adapter et réaliser leur programme de test." Le pilote s'en sort haut la main et signe un contrat de deux ans.
Panis aux commandes
En coulisse, Olivier Panis a pris les choses en main et, avec l'aide du groupe Lagardère, n'est pas étranger à la signature du pilote. Bien entendu, son baquet dépend des sponsors que Lagardère apportera sur la voiture. Rien ne dit qu'il ira au bout de ses deux années de contrat. La F1 reste la F1. Sans résultat et sans budget, on peine à faire sa place. Le commercial de côté, c'est une première saison difficile qui attend Pic. "Le plus dur reste à faire. Le vrai travail commence maintenant." Manque de chance, la période actuelle a fait de la réduction des coûts une priorité. Pour se préparer au premier départ à Melbourne, Charles Pic n'aura que les sept journées d'essais officielles au compteur. Un bagage plutôt mince qui n'inquiète pas Olivier Panis. "Il va être compétitif mais il faut du temps, explique le Grenoblois. Sept journées d'essais, ce n'est pas beaucoup. C'est en ça que la collaboration avec McLaren va l'aider. Quand on a la chance d'être dans le monde où on a envie d'être, de faire partie des 24 pilotes de F1, il faut savoir en profiter." L'apprentissage va débuter vendredi. Après la visite de l'usine à Banbury, il effectuera ses premiers roulages dans le simulateur de McLaren. L'équipe a également obtenu l'autorisation d'utiliser la soufflerie du team de Button et Hamilton. Ce partenariat devrait faire progresser l'équipe et la rapprocher du milieu de grille.
A la poursuite de Glock
La progression de Charles Pic sera elle aussi sous l'il averti du directeur de l'écurie John Booth. Conscient de son inexpérience à ce niveau, le boss attend de son pilote qu'il apprenne vite et bien. "Quand Charles sera-t-il au niveau ? Difficile de répondre. Ce qui est sûr c'est qu'il y a un écart entre lui et Timo Glock, reconnaît Booth. On espère qu'il va se rapprocher de son coéquipier le plus vite possible. C'est son challenge cette saison." Si Panis est convaincu par sa vitesse et sa détermination, il attend de son poulain qu'il se lâche un peu. Le jeune est encore introverti et timide. En GP2, avec une équipe d'une vingtaine de personnes, ça passe. Chez Marussia, ils seront 250 à attendre des informations de lui. "La F1 est une catégorie qui demande beaucoup plus de communication avec l'équipe, reprend Panis. C'est dans ces rapports avec les ingénieurs qu'il doit se concentrer et sur l'apprentissage des circuits. Moi, je serai pour lui expliquer les rouages, la politique. Pas de doute, il est prêt !" Pour un passage plus long que celui de Sébastien Bourdais ou Romain Grosjean ?
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