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Pierre Gasly : "Je suis dans la meilleure forme de ma vie"

Après presque quatre mois de retard en raison de la pandémie de coronavirus, la saison de Formule 1 débute ce week-end en Autriche. Fort d'une fin de saison prometteuse avec une 7e place à l'arrivée et notamment un podium au Brésil, le Français Pierre Gasly est impatient de retrouver les circuits. Le pilote AlphaTauri (anciennement Toro Rosso) s'est confié à France tv sport sur la reprise du championnat du monde de F1. Entretien.
Article rédigé par Paul Giffard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Comment vous sentez-vous au moment de débuter enfin la saison 2020 ce week-end ?
Pierre Gasly
: "Je suis très content que la saison puisse reprendre, ou même commencer. C'est vrai que nous avons eu une longue pause avec la première course en Australie qui a été annulée, puis tous les Grand Prix suivants. Je pense que nous avons vécu quelque chose de particulier, pas uniquement en Formule 1 mais dans le monde entier. C'est une bonne chose de pouvoir débuter ce week-end. Personnellement, je me suis bien préparé physiquement pendant le confinement car nous allons avoir des semaines très chargées. Malgré tout, j'ai vraiment hâte de commencer."

Les pilotes et vos amis de la F1 vous ont-ils manqué également ?
P.G 
: "Oui c'est sûr. Nous avons certaines affinités avec certains pilotes plus qu'avec d'autres. Cette vie là m'a beaucoup manqué et certaines personnes aussi. Il y a eu du positif et du négatif dans cette période. Cela m'a permis de voir ma famille pendant plus de trois, quatre jours d'affilée, ce qui est habituellement impossible avec le train de vie que nous avons. C'était agréable et j'ai eu la chance que personne n'ait été impacté dans la famille. Cependant, j'aurai tout de même préféré commencer la saison dès l'Australie, comme c'était prévu."

"Je suis impatient d'être en Autriche, avec des courses qui vont s'enchaîner tous les week-ends"

Après une très bonne fin de saison 2019, vous étiez remonté à bloc pour Melbourne afin de bien débuter. Quel a été votre ressenti quand vous avez su que le début de la saison allait être repoussé ?
P.G 
: "C'est vrai que c'est compliqué car on se prépare physiquement. Toute l'équipe est prête mentalement pour repartir sur une nouvelle saison. Psychologiquement, nous n'avons pas le même état d'esprit que lors d'une trêve hivernale, ou d'une pause. Quand tout s'est arrêté d'un seul coup, ça a été bizarre pendant quelques semaines. Une fois que nous avons été mis au courant que le début de la saison allait être reporté, nous nous sommes concentrés sur la préparation physique et nous avons utilisé tout le temps que nous avions à notre disposition. Actuellement, je suis dans la meilleure forme de ma vie."

Plus de trois mois sans rouler, ça ne vous était jamais arrivé dans votre vie ?
P.G 
: "Oui oui c'est clair. Cela va même faire quatre mois avec un écart de sept mois depuis la dernière course. Que ce soit en karting ou en monoplace, nous n'avons jamais eu une pause aussi longue. Nous avons réussi à faire une journée de test pour essayer la voiture, faire quelques vidéos et vérifier que tout aille bien. Donc je suis impatient d'être en Autriche, avec des courses qui vont s'enchaîner tous les week-ends. Ça va être bien."

"Courir avec des tribunes vides, c'était le seul moyen de commencer la saison aussi tôt"

Quelles sont les sensations sur votre nouvelle voiture ?
P.G 
: "Nous avons eu les premiers tests à Barcelone en février. Nous pouvons dire que nous n'avons pas eu de développement sur les semaines qui ont suivi, pas d'évolution. De ce fait, nous nous attendons à ce que les premières courses soient un peu compliquées. Les concurrents du peloton Racing Point, Mc Laren et Renault sont très rapides. Rien ne sera simple mais nous allons tout donner et se bagarrer pour quelques points."

Pour le moment, il n'y a que 8 courses de programmées. Les GP sont à huis clos. Il y a des contraintes sanitaires à respecter. Ce sont des conditions particulières pour une reprise...
P.G 
: "C'est vraiment particulier en effet. Il y aura zéro spectateur alors que sur un week-end classique, 200 000 à 300 000 personnes sont présentes. Le public donne une vraie atmosphère et une énergie incroyable. Honnêtement, je ne sais pas du tout comment ce sera à huis clos car c'est une première pour tout le monde. Mais c'est ainsi, il faut faire avec les restrictions sanitaires du moment. Même si la situation s'améliore, et encore pas partout, il y a un danger qui est présent pour tout le monde et courir avec des tribunes vides, c'était le seul moyen de commencer la saison aussi tôt."

"L'objectif de la F1, c'est d'avoir un programme de 15 Grands Prix par rapport aux droits TV"

Est-ce que cette crise va changer les rapports de force en F1 ? Qui va le mieux s'en sortir ?
P.G 
: "Je pense que, dans l'ensemble, le classement restera plus ou moins comme celui auquel on s'attendait après les tests. Il y a le top 3 avec Mercedes, Ferrari et Red Bull qui sont largement devant les autres écuries. Je ne suis pas sûr que la crise ait révolutionné quelque chose. Les équipes ont dû être arrêtées pendant de longues semaines, donc personne ne pouvait travailler. À mon avis, le classement final sera quasi identique à ce que nous avons vu à Barcelone en début d'année."

Vous allez rouler deux fois en Autriche, deux fois à Silverstone, qu'est-ce que ça change ?
P.G 
: "Pas grand chose je vous avoue (rires). C'est une première de faire deux Grands Prix consécutifs sur le même circuit. Aujourd'hui, avec tout le temps que nous avons perdu, toutes les courses que nous avons ratées et les restrictions entre les pays, il est vrai qu'il s'agit du seul moyen pour pouvoir faire le maximum de GP. Nous avons besoin d'un minimum de huit GP pour assurer un championnat du monde. Ensuite, nous savons que l'objectif de la F1, c'est d'avoir un programme de 15 Grands Prix par rapport aux droits TV. Il y a beaucoup d'enjeux pour eux et ils font tout pour avoir un championnat le plus complet possible. Cela passe par les voyages, ce qui permet de réduire le risque et aussi les coûts pour les écuries. Il y a du positif mais pour nous, en tant que pilote, ça ne change pas grand chose."

"Le but est de continuer sur la lancée de la fin de l'année dernière"

Daniel Ricciardo a déclaré qu'il fallait un minimum de 10 courses pour que le pilote titré soit légitime. Pensez-vous que ce sera un champion du monde au rabais cette saison ?
P.G 
: "Je ne le pense pas du tout. Un championnat, c'est un championnat. Qu'il y ait 8 courses, 10 courses ou 20 courses, celui qui est en tête à la fin, c'est celui qui aura été le meilleur. Pour moi, remporter un championnat avec moins de courses n'est pas un titre au rabais. De toute façon, le meilleur gagnera à la fin et j'espère juste qu'il y aura plus de Grands Prix. Nous en avons huit jusqu'en septembre, ce qui laisse trois mois et demi pour en rajouter. Si la situation évolue dans le bon sens, je pense que nous aurons tout de même une belle saison."

Quels sont vos objectifs cette année ?
P.G 
: "Le but est de continuer sur la lancée de la fin de l'année dernière. Nous avons fait de très bonnes courses, surtout la deuxième partie de saison avec Toro Rosso (Pierre Gasly avait débuté avec Red Bull avant d'être échangé avec Alexander Albon, ndlr). Nous avons fini avec le podium au Brésil et la 7e place à la fin de l'année qui était vraiment incroyable. Après en Formule 1, ça dépend beaucoup de la voiture. Jusqu'à cette année, nous aurons une monoplace assez performante pour se bagarrer dans les points afin de faire de belles choses."

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