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Red Bull a la gueule de bois

Les victoires s'enchaînent mais le malaise empire. Vainqueurs à tour de rôle, Mark Webber (3) et Sebastian Vettel (2) se livrent un duel à couteaux tirés ...dans le dos. Entre Vettel, le chouchou du team, et l'expérimenté australien, le torchon brûle à tel point que l'équipe est fragilisée. Directeur sportif de Red Bull et acteur majeur de cette crise interne, Christian Horner n'arrive plus à contenir ses troupes. Pendant ce temps-là, les McLaren Boys sont en tête.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les deux Red Bull de Webber et Vettel lors du départ du GP de Grande-Bretagne

Les faits
La mèche était prête. Elle ne demandait qu'à être allumée. Le doigt sur l'extincteur, Christian Horner n'a pourtant rien vu venir quand, en plein milieu du GP Turquie ses deux pilotes se sont accrochés. Plus rapide, Vettel a voulu passer en force. Mauvaise idée ! Depuis cet épisode "fondateur", les deux pilotes ne se parlent plus. "Sebastian et Mark sont compétitifs, ils ont faim et ils sont à des moments différents de leur carrière. Ca ne fait rien qui gagne, du moment que c'est  l'équipe", disait Horner vendredi. Ils continuent à avoir le même matériel. Et même s'ils ne sont pas copains, ils  travaillent ensemble de manière très pro et constructive". Le même matériel ? Pas vraiment puisque lors des qualifications de GP de Grande-Bretagne, le team a équipé le seul Vettel d'un nouvel aileron plus performant. L'Allemand était alors le mieux placé au championnat. Ce n'est plus le cas...

Le mobile
A l'inverse du jeune loup Vettel, Webber n'a jamais fait partie de la filière Red Bull et c'est là tout le problème. Le team a vu en l'Allemand le nouveau Schumacher et veut tout faire pour lui offrir un premier titre à 23 ans. C'était bien mal connaître Webber et son tempérament de feu. L'Australien ne pourra jamais se résoudre à jouer les seconds couteaux comme l'avait envisagé Red Bull. Les victoires aidant (trois en 2010), Webber s'est découvert de nouvelles ambitions et applique à la lettre le slogan de la boisson énergétique autrichienne qui "donne des ailes". Au propre comme au figuré !

A qui profite le crime ?
Un seul gagnant : Mark Webber. Vainqueur de sa 3e course de l'année à Silverstone, l'Australien est désormais en position de force. Dans sa posture de victime idéale, du mal aimé aux dépens du pur produit Red Bull, il a pourtant dominé toute la concurrence, interne ou externe. "Pas mal pour un N.2" a-t-il indiqué par la radio à son équipe pendant le tour d'honneur. De quoi raviver un feu bien portant et donner du grain à moudre à la presse. Chez McLaren aussi on se frotte les mains. A défaut de s'imposer plus souvent sur la piste, le team britannique joue placé et ça marche.

Le jugement
La victoire de Webber n'a pas éteint l'incendie, au contraire, puisque le grand Mark, remonté comme une vieille pendule du Queensland, en a rajouté une couche: "Je n'aurais jamais signé un nouveau contrat si j'avais su que ça allait  se passer comme ça" et "on en reparlera lundi à l'usine". Horner va devoir offrir le même matériel aux deux hommes jusqu'à ce que la situation sportive désigne un leader pour la fin de saison. Nous n'en sommes plus très loin car Hamilton et Button collectionnent les podiums. Sur les quatre derniers GP, les deux pilotes McLaren-Mercedes ont récolté 149 pts contre 103 au duo Red Bull. Les deux anglais occupent même la tête du championnat du monde avec respectivement 17 pts et 5 pts d'avance sur Webber. Hamilton avait perdu un championnat pour s'être brouillé avec Alonso. La roue tourne...

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