Red Bull : les raisons d'un sacre
D'écurie fantasque à son arrivée sur le plateau en 2004, l'écurie Red Bull est devenue l'une des forces de frappe les plus respectées du plateau de F1. Son titre cette saison au classement des constructeurs, devant McLaren et Ferrari n'a rien d'un hasard. Comment expliquer une telle consécration ?
Née du rachat de Jaguar en 2004 par Dietrich Mateschitz, homme d'affaire autrichien détenant 49 % des parts de Red Bull, la formation a rapidement fait sa place parmi les constructeurs quinquagénaires de F1. Les clés de cette réussite ? Un management ambitieux et un encadrement qui s'est étoffé au fil des ans. En rachetant l'écurie Jaguar, écurie de bas de tableau, Mateschitz avait une ambition : faire de Red Bull l'un des clients les plus sérieux des paddocks. Pour se faire, le milliardaire n'a pas hésité à s'entourer des meilleurs. Dès sa première saison, en 2005, la team attire dans ses baquets David Coulthard. L'Ecossais, évincé de chez McLaren après neuf ans de bons et loyaux service (donc une place de vice-champion du monde en 2001), était une recrue de choix. En apportant son expérience, il fit grandir l'équipe à vitesse grand "RB", s'adjugeant même son premier podium, en 2006, à Monaco.
Adrian Newey : "Dessine-moi une monture"
Mais sans voiture à la hauteur de son talent, un pilote n'est rien et Mateschitz l'a bien compris. Pour obtenir la meilleure monture, il décide de s'attacher les services d'Adrian Newey, le génial concepteur de monoplace, lui dont les voitures ont déjà été sacrées championnes du monde à de nombreuses reprises : Williams (quatre titres entre 1991 et 1997), puis chez McLaren (1998-1999). En tant que directeur technique, il ne tarde pas à trouver les meilleures options aérodynamiques pour ses voitures.
En 2007, l'écurie se lie avec le constructeur Renault (après deux saisons avec Cosworth et Ferrari) pour assurer la motorisation de ses voitures. Une association payante puisque Mark Webber (recruté la même année) signe le deuxième podium de la firme, au Grand Prix d'Europe. 7e du classement final du championnat des constructeurs pour ses deux premières années, l'écurie termine cette fois cinquième et peut nourrir de meilleures ambitions.
Pourtant, faute d'une fiabilité exemplaire, l'écurie tarde à s'imposer au plus haut niveau. L'exercice 2008 voit même l'écurie "bis", Torro Rosso, griller la politesse à son aîné en s'imposant en Italie. Au volant, un pilote que l'on dit prometteur : un certain Sebastian Vettel.
Le parcours est tout tracé pour le génie allemand qui rejoint dès la saison suivante la "grande sur". A seulement 23 ans, son talent éclate au grand jour lorsqu'il décroche la première pole de RB, lors du Grand Prix de Chine et lui permet, en compagnie de Mark Webber, d'obtenir son premier doublé. Prenant conscience de son potentiel, l'écurie continua sa marche en avant : 6 victoires, dont quatre doublés, ponctueront une saison soldée par une deuxième place des constructeurs, derrière Brawn GP et une deuxième place de Sebastian Vettel, derrière Jenson Button.
La donne a donc changé lorsque Red Bull amorce la saison 2010. Avec sa RB6, elle est l'écurie la plus redoutée du plateau. Les piètres performances de Mercedes (champion en titre mais dont la structure a été chamboulée à l'intersaison) et le retard de développement de la F10 chez la Scuderia confirment cette impression. Avec 14 pole positions en 18 Grand Prix et huit victoires, la saison 2010 est de loin le meilleur exercice de la firme. Seul manque à son palmarès titre de champion du monde des pilotes. Un oubli qui pourrait être réparé, dès ce week-end, à Abou Dhabi.
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