Schumacher arrêtera sa carrière fin 2012
LE PALMARES DE MICHAEL SCHUMACHER
"Ca faisait quelques mois que j'y pensais et Mercedes a eu l'opportunité de prendre Lewis Hamilton. Ca a facilité ma décision", a dit "Schumi", sept fois champion du monde de F1 (1994, 1995, 2000 à 2004), qui était revenu en 2010, avec un contrat de trois ans, après trois ans de congé sabbatique de 2007 à 2009. Le recrutement d'Hamilton par Mercedes, annoncé en fin de semaine dernière, a précipité les choses et le suspense sur son avenir n'a donc pas duré longtemps, pas plus que l'hypothèse improbable de le voir continuer sa carrière dans une écurie moins cotée, comme Sauber.
"A nouveau le temps de la liberté"
"C'est à nouveau le temps de la liberté, je ne sais pas du tout ce que je vais faire ensuite", a souri Schumacher, très serein. Il lui reste six courses en 2012 pour réussir son dernier pari, gagner une dernière fois en F1. Schumacher avait à ses côtés, lors de cette conférence de presse dans le paddock de Suzuka, Ross Brawn, le directeur technique de Mercedes-AMG, celui qui l'avait convaincu de sortir de sa première retraite, et Norbert Haug, le patron de la compétition chez Mercedes.
Lewis Hamilton, qui passera chez Mercedes en 2013 après six saisons chez McLaren (2007-2012) ne considère pas qu'il va "remplacer" Michael Schumacher et a toujours le plus grand respect pour le septuple champion du monde allemand. "Je ne pense pas que quiconque puisse prétendre remplacer Michael", a-t-il lâché.*
Un palmarès incroyable
Michael Schumacher peut être à juste titre considéré comme l'un des meilleurs pilotes de l'histoire. Au niveau du palmarès, il n'a pas d'égal: 7 titres, 91 succès en Grand Prix, 1560 points marqués et 68 poles, c'est énorme.
Maintenant, il ne faut pas oublier que Schumi a "profité" de circonstances favorables durant sa riche carrière. La mort accidentelle d'Ayrton Senna, survenue peu après la retraite d'Alain Prost et le déclin de Nigel Mansell (les stars de la décennie précédente) ont ouvert à l'Allemand une voie royale. Ensuite, durant les glorieuses années Ferrari, Schumacher bénéficiait d'une monoplace largement au dessus de la concurrence. Et comme il avait pris la mesure de son coéquipier Rubens Barrichello (à qui il ne chipera donc pas le record de départs pris en Grand Prix), le suspense était totalement absent. De l'an 2000 à 2004, l'enfant de Kerpen va aligner cinq sacres de rang, et hormis en 2003 où Juan Pablo Montoya et surtout Kimi Raïkkönen le repoussèrent dans ses derniers retranchements, il n'a jamais vraiment souffert.
Manque de fair-play
Même s'il postule pour le titre de plus grand pilote de l'histoire, quelques "points faibles" plaident donc contre lui: d'abord il n'a jamais eu le charisme d'un Juan Manuel Fangio ou d'un Ayrton Senna, pilotes mythiques. Ensuite il n'a que très rarement fait preuve de fair-play sur la piste. Seul gagner l'intéressait. Gagner à tout prix même si l'on se souvient bien de quelques mésaventures qui ont écornés son image de champion: face à Damon Hill en 1995, face à Jacques Villeneuve en 1997, face à Fernando Alonso en 2005.
Mais Schumacher restera comme l'homme de tous les records, et son défi réussi de relancer la Scuderia Ferrari moribonde aux côtés de Jean Todt- pour en faire une machine de guerre quasi imbattable, fit beaucoup pour son aura. Dans ses glorieuses saisons du début du millénaire, seul Mika Hakkinen lui résista (deux titres en 1998 et 1999). Et Fernando Alonso pris sa succession en 2005 sur la Renault. Le retour chez Mercedes sera surtout anecdotique et n'écornera pas trop l'image d'un compétiteur hors pair qui a juste manquer son ultime pari: regagner un Grand Prix six ans après.
Plus que toutes ses récompenses, les observateurs garderont d'abord la sensation d'un pilote ultra rapide, capable un fameux week-end de fin d'été 1991 de mater le triple champion du monde brésilien Nelson Piquet qui connaissait pourtant bien mieux que lui la Benetton qu'il avait entre les mains. Schumi venait simplement d'écrire le premier chapitre de son épopée.
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