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Vettel en patron, Grosjean sur le podium

Parti en pole, l'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull) a mené de bout en bout le Grand Prix du Bahreïn. Il devance les deux Lotus-Renault de Kimi Raikkonen et de Romain Grosjean. le Finlandais, champion du monde en 2007, signe ainsi fait son retour après deux années passées en rallye.Le Français signe son premier podium en F1 et surtout le premier d'un Français depuis Jean Alesi en 1998 à Spa. Un podium inédit.
Article rédigé par franceinfo
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Sebastian Vettel (Red Bull-Renault) s'impose au Bahreïn (PAUL GILHAM / GETTY IMAGES EUROPE)

Propre de bout en bout. Le double champion du monde en titre, parti en pole position, a fait  quasiment toute la course en tête et a gardé jusqu'au 57e et dernier tour une  avance suffisante sur les deux Lotus pour remporter sa première victoire de la  saison, la 22e de sa carrière en F1."C'est une saison très serrée, les voitures sont très proches les unes des  autres, et il faut avoir tout juste le dimanche pour gagner. Je suis très  heureux qu'on y soit arrivé ici", a dit Vettel après l'arrivée. Il n'avait plus  gagné depuis le GP d'Inde, à trois courses de la fin de la saison 2011.Le jeune Allemand, intouchable dimanche, prend la tête du championnat du  monde, avec quatre points d'avance sur le Britannique Lewis Hamilton (McLaren),  parti à côté de lui sur la première ligne mais victime d'un problème d'écrou de  roue arrière lors d'un arrêt au stand.

Grosjean, 14 ans après Alesi

C'est la première fois depuis Jean Alesi en 1998, au Grand Prix de  Belgique, qu'un pilote français monte sur le podium d'un GP de F1, le jour même  où Bernie Ecclestone a confirmé qu'un accord était trouvé, et la signature  imminente pour le retour d'un GP de France au calendrier de la F1, en 2013. "C'est fantastique, mon premier podium, avec nos deux voitures sur le  podium, c'est génial", a réagi Grosjean, à chaud. "C'est une saison très  compliquée, les écarts minimes, l'équipe dort peu mais nous donne du très bon  matériel. C'est un sentiment assez magique". Parti en septième position, le Franco-Suisse Grojean a réalisé un excellent départ pour se hisser à la quatrième place. Il a attaqué Webber (Red Bull), classé 4e, au bout de la ligne droite du 4e tour. Alors que Vettel s'est échappé devant, Grosjean est revenu dans le sillage de Hamilton (McLaren).Très à l'aise sur la piste, le Français est passé deuxième dans le septième tour pour se lancer à la poursuite de Vettel.

Raikkonen n'a pas pu attaquer

Comme attendu les pneumatiques ont été la clé du Grand Prix. Très vite, après 9-10 tours, une flopée de voiture ont effectué un arrêt stand pour changer les pneus. Après 18 tours de course, l'écart entre Vettel et Grosjean, chaussés en durs, s'est maintenu à 5-7 secondes. Raikkonen, le plus rapide en course au début grâce à ses pneus tendres, a réalisé une excellente remontée. Après le deuxième arrêt, sa stratégie a été payante car il a réussi à s'intercaler entre l'Allemand, tranquille leader et auteur du meilleur en course (27e), et son coéquipier chez Lotus-Renault après le deuxième arrête au stand au 26e tour. Pas forcément en vue lors des essais, les Lotus Renault ont affiché un superbe comportement sur le circuit de Sakhir. Raikkonen n'a pas hésité à mettre la pression sur Vettel et à l'attaquer. Une fois seulement avant de se résoudre à surtout conserver sa deuxième place. Tous équipés en durs pour la fin de course, les trois premiers ont maintenu leur position.

Avec cette victoire de Vettel, auteur d'une course parfaite comme souvent  la saison dernière, c'est un quatrième pilote différent, au volant d'une  quatrième marque différente, qui s'impose cette saison, après Jenson Button  (McLaren) en Australie, Fernando Alonso (Ferrari) en Malaisie et Nico Rosberg  (Mercedes) en Chine. Cette course s'est disputée devant un public peu nombreux mais une tribune  principale pleine (10.500 spectateurs), et devant le roi du Bahreïn, au terme  d'une semaine marquée par des manifestations à répétition d'opposants à son  régime et à la tenue de ce Grand Prix de F1.

Réactions

Sebastian Vettel (ALL/Red Bull), 1er : "C'était une course incroyable, très dure. J'ai eu la chance de prendre un bon départ, et c'était crucial, car ça m'a permis de m'échapper et de creuser un écart en tête. Mais Kimi (Räikkönen) m'a vraiment menacé, il a dû trouver un vendeur de pneus, pas loin, qui avait plein de pneus neufs (rires). Quand il était juste derrière moi, c'était difficile de résister, car il pouvait utiliser le DRS (aileron arrière ajustable) et il allait très vite dans la ligne droite. Je n'ai commencé à y croire vraiment qu'à trois tours de l'arrivée, car j'avais trois secondes d'avance et je savais qu'il ne pourrait pas me reprendre une seconde au tour, vu qu'on avait les mêmes pneus à ce moment-là. On avait le bon rythme avec la voiture, et la confiance qu'il fallait. Tous les gars allaient vraiment très vite, mais on a réussi à bien contrôler la course".

Kimi Räikkönen (FIN/Lotus), 2e: "On s'est donné une chance, c'est déjà ça. J'ai fait une petite erreur au début et j'ai perdu une place par rapport à la Ferrari (de Massa), il m'a fallu un peu de temps pour lui repasser devant. Je n'ai eu qu'une seule chance de dépasser Vettel, mais je n'ai pas réussi à le faire, parce que j'ai choisi le mauvais côté, donc je suis un peu déçu. Après, mes pneus ont commencé à se dégrader. On a quand même mis nos deux voitures sur le podium, donc c'était une bonne course pour nous. J'ai réussi à dépasser plusieurs pilotes assez facilement, mais si on regarde bien, j'ai mis trop de temps à le faire et c'est aussi pour ça qu'on n'a pas pu gagner la course. A la dernière course (en Chine), on avait beaucoup attaqué, mais ça n'avait pas marché et les gens devaient penser qu'on était un peu stupides. Comme après les essais de samedi (où Räikkönen a fait l'impasse sur la Q3, pour économiser un train de pneus, ndlr), mais finalement c'était la bonne décision et toute l'équipe mérite ce résultat. On a travaillé dur, on n'était pas 100% contents et finalement on obtient un résultat décent, donc c'est un pas important".

Romain Grosjean (FRA/Lotus), 3e: "C'est super et pour l'instant c'est un sentiment étrange, je pense que je commencerai à apprécier ce soir. Mais je suis très fier de l'équipe, de tout ce qu'on a fait pendant la course. On savait qu'on avait une bonne voiture mais je pense qu'on a été surpris en début de course de voir à quel point on était rapides. Je suis content de mon départ et je me suis régalé pendant mon premier relais. On avait choisi une stratégie différente de Kimi et c'était plus difficile quand il était derrière moi, donc il m'a passé et il s'est échappé devant. On travaille très dur et avoir deux voitures sur le podium, c'est fantastique. On essaye souvent des nouvelles pièces, on les compare avec les anciennes, et ce n'est pas facile quand on n'a pas beaucoup de temps pour faire des essais. Je suis content parce que je progresse pas à pas. D'abord, je voulais finir dans les points, et après dans le Top 5, et maintenant sur le podium. Je vais faire une petite pause avant de dire que je vise la victoire. Je me sens très bien, je vais me reposer un peu avant de retourner à l'usine. Qui sait ce qui peut se passer pendant la suite de la saison ?"

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