Vettel, source de jeunesse
Avec le temps, et les titres qui s'accumulent, on va peut-être arrêter de l'appeler "baby Schumi". Constamment comparé à l'icône Michael Schumacher, Sebastian Vettel est en train de construire sa propre légende, pierre après pierre, victoire après victoire. Le Jeune Allemand a encore franchi un cap dans son émancipation en devenant, à 24 ans 3 mois et 6 jours, le plus jeune double champion du monde de l'histoire de la F1. Un record de précocité de plus pour le pilote Red Bull, qui les collectionne.
L'Allemand, né le 3 juillet 1987 à Heppenheim, près du circuit de F1 d'Hockenheim, a effectué des débuts tardifs en karting - il commence à 8 ans, contre... 2 pour Alonso. Mais il a ensuite tout gagné plus tôt que tout le monde. Troisième pour sa première saison de Formule BMW Allemagne (2003), il remporte 18 des 20 courses auxquelles il participe l'année suivante, montant sur le podium de toutes les manches et marquant 388 points sur 400 possibles. "Il est le meilleur pilote ayant jamais roulé en Formule BMW, celui qui a connu le plus de succès", commente Mario Theissen, l'ex-patron de l'écurie BMW Sauber, qui l'a encadré dans ses jeunes années. Il n'a pas 20 ans quand, troisième pilote de BMW Sauber, il remplace Robert Kubica à Indianapolis - le Polonais s'étant blessé à Montréal - et devient le plus jeune pilote à inscrire un point pour son premier Grand Prix. Passé chez Toro Rosso mi-2007, il bat un nouveau record de précocité au Japon, en étant le plus jeune à mener une course. En 2008, il s'adjuge la pole puis la victoire les plus précoces de l'histoire de la F1 au GP d'Italie, au volant d'une modeste Toro Rosso.
Vettel, la trajectoire idéale
Passé chez Red Bull en 2009, il termine 2e du Championnat. Un prélude à son titre obtenu au terme d'une saison 2010 haletante, qui le voit couronné lors du dernier GP, à Abou Dhabi. "Je n'ai mené qu'une seule fois ce Championnat cette saison. Mais quand il le fallait", avait-il réagi. Cette année, au moment de défendre sa couronne, le roi a régné sans partage. Limite tyrannique. Auteur d'un début de saison tonitruant, avec six victoires et sept pole positions en huit courses, Vettel n'a jamais laissé la porte ouverte à ses concurrents directs Button, Hamilton, Alonso et Webber, réduits à ferrailler pour la 2e place. Une domination qui n'est pas sans rappeler celle outrageante de Michael Schumacher à ses grandes heures.
Sacré dès la 11e course sur 17 en 2002, le pilote Ferrari écurait lui aussi ses rivaux en partant souvent seul dès les premiers tours sans jamais être repris. Comme le fait Vettel aujourd'hui. Outre leur nationalité, les deux Allemands partagent la même finesse de pilotage, des capacités de metteurs au point largement au dessus de la moyenne et une faculté à s'entourer des meilleurs. Certes, comme le "baron rouge" avec la Ferrari, Vettel dispose incontestablement de la monoplace la plus performante du plateau. Encore faut-il savoir l'exploiter à son maximum... La domination qu'exerçait Schumacher sur ses coéquipiers se retrouve aussi maintenant au sein de Red Bull où le jeune homme aux boucles blondes a mis au pas lexpérimenté Mark Webber. En piste pour battre tous les records, Vettel peut-il un jour espérer son prestigieux compatriote, sept fois champion du monde ? Lui, si jeune et tranquille, répondra qu'il n'y pense pas. Il n'empêche, il a déjà pris l'aspiration.
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