Vettel, une saison bien remplie
Un sacre annoncé
A seulement 23 ans, Sebastian Vettel est un homme pressé. Trois saisons en F1 ont suffi pour faire de l'Allemand l'un des meilleurs pilotes du monde. En 2010, il était parfaitement mûr pour cueillir les fruits de son ascension. Si ses résultats en dents de scie l'ont empêché d'écraser le championnat des pilotes, c'est tant mieux pour le suspense. Et finalement, ce n'est que justice qu'il obtienne sa première couronne mondiale. Des quinze poles obtenues par Red Bull cette saison, dix sont l'uvre de l'Allemand. Au plus fort de la tempête cet été, Vettel n'a pas lâché et s'est très vite relancé. Sa fin de saison en boulet de canon (3 victoires sur les 4 dernières courses) l'ont placé sur une orbite de champion. "Au final, je n'ai mené qu'une seule fois ce Championnat (il était 1er ex aequo avec son coéquipier Mark Webber, qui le devançait au nombre de victoires, NDLR) cette saison. Mais c'est quand cela compte."
Malchance et coups bas
Adoubé par Schumi lui-même, Sebastian Vettel a vécu un début de saison délicat et des moments de bas. Il n'est pas aussi rugueux que le septuple champion du monde mais sa fougue lui a fait commettre quelques erreurs. Son dépassement plus qu'osé sur Webber en Turquie pour lui prendre le commandement de la course, qui lui a fait détruire sa voiture, et son harponnage de Jenson Button à Spa (15e place finale) restent dans les mémoires. Pour ne rien arranger, Vettel a été trahi trois fois par sa mécanique. Trois casses alors que l'Allemand était en position de s'imposer, à Bahreïn, où il a tout de même terminé 4e, en Australie et en Corée du Sud, deux GP où il a abandonné alors qu'il avait courses gagnées. Un manque à gagner de 63 points.
Pur produit Red Bull
Il ne fait pas bon être coéquipier de Sebastian Vettel. Les deux "Séb", Bourdais puis Buemi, ont été écrasés par le phénomène. Protégé par Red Bull, le jeune prodige a tout naturellement intégrer la top team avec cette fois un coéquipier bien plus expérimenté et coriace. Avec Mark Webber, le duo explosif a fait des étincelles. Un duel fratricide a opposé les deux pilotes qui ont fini par s'envoyer dans le décor comme au temps de Prost - Senna. Mieux placé que Vettel à deux courses de la fin, l'Australien n'a jamais bénéficié de traitement de faveur ni de consigne de course. Vision idyllique du sport ou soutien indirect au produit de la maison ? Nul doute que Vettel a profité de cet avantage déguisé. Dans ce titre acquis avec panache, l'Allemand y voit une forme de justice. "Après l'incident avec Jenson à Spa, j'ai eu mauvaise presse, explique-t-il. Mais c'est là qu'on réalise qui sont nos vrais amis, qui vous soutient. J'ai donc accepté que parfois les choses ne vont pas forcément dans mon sens. Mais sur le long terme, il y a cette chose que l'on appelle justice qui, au dernier moment dimanche, selon mes calculs, a fini par aller dans le bon sens." Le sens de l'histoire, c'est certain.
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