L'énigme de Nasca
Après un décollage mouvementé depuis une base aérienne péruvienne cultivant le culte du secret, et un vol très rock'n roll dans un vieil Antonov, les suiveurs du rallye ont d'abord pu respirer en retrouvant les côtes du Pacifique et l'air du large, après la cuvette d'Arequipa où ils se sont surtout nourris de la poussière. Mais ce ne fut que de courte durée. En direction de Nasca, retour des zones désertiques, du sable à perte de vue, et des terrains pierreux sur lesquels on devine que les concurrents vont souffrir sur cette première partie de parcours.
Un monde abandonné, où ne pousse que très épisodiquement un petit hameau de quelques maisons de bois. Pour le reste, la sécheresse tient lieu de paysage. C'est d'ailleurs grâce à cette caractéristique que les fameux dessins ou géoglyphes de Nasca, représentant des formes géométriques ou des animaux, ont pu résister à l'usure du temps. Car ce genre de réalisations n'auraient eu qu'un temps de vie des plus limités si la région ne possédait pas ces caractéristiques extraordinaires. En effet, cette région ne reçoit pas plus d'une demi-heure de pluie par an ! Ceci allié au fait qu'il y a une quasi absence de vent sur cette plaine et nous avons là, réunis, les éléments suffisants pour conserver de simples tracés sur le sol durant des millénaires.
Le vent en revanche souffle sur le bivouac, ce qui n'empêche pas la chaleur en suspension de rendre l'atmosphère pénible. Mais tout autant que leurs dessins ou la plus grand dune du monde, El Cerrro Blanco à quatre heures de marches, c'est cet environnement et ces conditions climatiques qui font la fierté des habitants de Nasca, ville plantée au milieu du désert. Et en attendant que soit un jour levé le voile sur ce mystère, c'est une autre voile que doivent traverser les concurrents, un voile de sable et de poussière. Et là, il faut savoir gérer les trajectoires, à la technique et au feeling, car le sable n'est pas une science exacte.
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