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Le retour de la vraie Nascar, sans public mais avec le bruit de la tôle tordue en plus

On craignait que ça ressemble à…, que ça ait le goût de… Une Nascar "Canada Dry", diluée dans le huis clos. Un comble pour une discipline née dans les années 30 dans les effluves de la prohibition ! Hier soir, après 70 jours de silence, on a juste retrouvé nos "Good ol’ boys" - ces bons p’tits gars, appellation contrôlée !- comme avant. Ou presque…
Article rédigé par Gael Robic
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (JARED C. TILTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Strange. Vraiment étrange. La cérémonie d’avant-course met un peu mal à l’aise. Drôle d’ambiance. Dérangeante, perturbante. Les pilotes, masqués avant d’être casqués, écoutent plus religieusement encore la bénédiction à distance du pasteur de la course. Par écran interposé, Darius Rucker, star country locale, ne réchauffe pas plus l’atmosphère avec l’hymne national. Il est temps que ça démarre. La "Real heroes 400", la course des héros du quotidien, appellation officielle de cette reprise en hommage au personnel de santé, met un terme à deux mois de silence.

Si les footballeurs reprennent l’entraînement avant la compétition, en Nascar, c’est le contraire et même un peu plus ! Pas d’échauffement. La course et rien d’autre. En voiture Simone ! Avec 400 miles –plus de 600 km- au programme, sur un des circuits les plus piégeux de la saison (moyenne des virages : 20°), les gros durs de la Nascar  ont vite l’occasion de faire le point sur leur condition physique.

Le bruit de la tôle froissée

Il ne faut que deux virages à Ricky Stenhouse JR pour aller embrasser le mur. Pas de doute, la Nascar est de retour ! Le simulateur, c’est bien, la course, c’est mieux ! Et très vite, l’impression que rien n’a changé. Le huis clos s’oublie assez facilement, contrairement au football. Au bout de quelques tours, on n’y prête plus vraiment attention. On se surprend même à tendre l’oreille pour découvrir des sonorités nouvelles. Frappant,  le bruit de la tôle froissée de Jimmy Johnson, sorti au 90e tour ! La réalisation joue subtilement de la caméra embarquée et du drone ( !) pour masquer l’absence du public. Et ça marche !

Pour le reste, RAS. Rien à signaler. On avait parié sur une soirée des carrossiers. Erreur ! Un peloton étonnamment sage, une course limpide, ponctuée de belles histoires dont l’Amérique raffole: le come back de Ryan Newman, le "miraculé" de Daytona, 15e pour son retour à la compétition trois mois après son crash en ouverture de la saison. La 10e place d’un autre revenant, Matt Kenseth, 48 printemps, sorti de deux ans d’inactivité. La 50e victoire en carrière de Kevin Harvick, sa première cette saison. "Le seul truc triste, ce sont les tribunes", admet le vainqueur du jour.

Le grand vainqueur du jour, c’est surtout la Nascar. Darlington avait valeur de laboratoire aux yeux de l’Amérique et du monde sportif. Examen réussi, dans le strict respect du protocolaire sanitaire. De quoi donner des idées à la Formule 1 et au MotoGP. La course à huis clos, c’est bizarre, mais possible. La preuve, la Nascar remet ça dès mercredi, en nocturne !

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