Les Rios ne répondent plus…
A chaque fois l’eau est montée d’un coup. D’un petit rio asséché est sorti un torrent d’eau et de boue au nez et à la barbe des concurrents dont certains furent emportés au milieu du gué. D’autres ont eu plus de chance ou plus de nez en trouvant une passe où circuler sans se faire submerger. « On faisait attention où on mettait les roues, pour ne pas se poser dans des rios trop profonds, raconte le leader des autos Stéphane Peterhansel. Il vaut mieux perdre quelques secondes à trouver le bon passage, plutôt que de laisser plusieurs minutes sur un rio. Nous avons vu de l’eau, mais au moment où nous sommes passés ce n’était pas encore la catastrophe. Mais c’est comme il y a quelques jours, le niveau peut monter d’un mètre de profondeur en quelques minutes. » Samedi, la direction de course avait décidé de stopper tous les concurrents au CP1 avant de donner la victoire à Guerlain Chicherit, l’un des rares à avoir terminé l’étape en entier.
"Fiambala, le trou du ... du monde"
Les motos et les quads sont allés au bout de la 11e étape. Non sans mal avec toute cette eau à affronter. « L'étape de Fiambala réserve toujours des surprises. Je suis plus fatigué aujourd'hui en 190 kilomètres qu'avant-hier avec plus de 800 km, a expliqué Cyril Despres. Il y a eu une tempête dans les dunes, il s'est mis à pleuvoir, ce n'était pas facile de naviguer. On est tombé dans des ruisseaux pleins de boue, pleins d'eau, ça m'a rappelé de mauvais souvenirs de l'année dernière. Je suis content d'être là, sans trop de dégâts. Fiambala, c'est vraiment le trou du … monde. On a passé du temps dans l'eau, à marcher à côté de la moto. »
Sécurité avant tout
Despres a fait un grand pas vers la victoire. D’autres n’ont pas eu la chance de tirer profit de cette journée. La frustration était palpable à l’arrivée au bivouac. Privés de leur terrain de jeu, la plupart étaient déçus car l’étape de Fiambala réserve toujours des surprises dans le Dakar et permet de tenter des coups. Cette surprise-là était humide, un vrai pétard mouillé et va figer le classement ce soir. Il ne reste que les dunes de Copiapo pour faire la différence sur un rival. En chasse de Peterhansel, Giniel De Villiers l'a bien compris. "Quand nous avons été stoppés, nous avons attendu une dizaine de minutes avant que la première voiture nous rejoigne. Ce n’est pas de chance, mais bon la voiture va bien… c’est dommage qu’il ait fallu arrêter cette étape. Stéphane avait fait une petite erreur, et je pense que nous aurions pu lui prendre 10 ou 15 minutes. Il est tout de même loin devant, mais j’essaierai quand même demain."
Deuxième en T2, Nicolas Gibon regrettait lui aussi qu’on écourte la spéciale. « Je comprends qu’on nous ait stoppé pour des raisons de sécurité mais c’est dommage car on était en bagarre pour la première place de la catégorie. Maintenant, ça va être compliqué. » Sécurité avant tout, les organisateurs ne prennent plus aucun risque avec les concurrents. Aux dires de nombreux pilotes, il n’était pas impossible de passer. Cela demande un peu de patience pour trouver le bon point de passage mais c’est aussi une des composantes du rallye-raid. On est en train de s’en éloigner.
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