Loïc Duval s’est fait sa place
Dindo Capello n’a pas quitté la sphère Audi mais il a renoncé au volant après les 24 Heures du Mans 2012. A 49 ans, l’Italien aux trois victoires dans la Sarthe souhaitait passer la main. Le Dr Ullrich n’a pas été pris de court. Chaudement recommandé par Benoît Tréluyer et André Lotterer, Loïc Duval était déjà dans le giron d’Ingolstadt au moment de choisir la relève. Restait à convaincre le duo Kristensen – McNish. « Ça s’est passé naturellement, raconte Duval. Dindo a arrêté donc il n’y a pas eu à piquer la place de qui que ce soit. Il y a eu une proposition à Tom et Allan mais ils étaient demandeurs également. Après la course l’an dernier, Tom m’a dit : « il faut qu’on roule ensemble ». Tout le monde voulait la même chose, c’était une décision prise en commun avec Audi. »
"Welcome dans l'équipe"
Coopté par « Monsieur Le Mans », Duval devait encore se faire sa place et prouver que le choix du Dr Ullrich était le bon. Sans aucun doute il l’était même si le Chartrain a dû s’adapter à ses nouveaux équipiers. « Tu ne peux pas remplacer un mec comme Dindo qui a bossé tant d’année avec eux, certifie Duval qui n’est plus frustré par l’arrêt de sa carrière en monoplace sans accéder à la F1. Personne n’a changé mais il faut apprendre à se connaître. Et mine de rien, il y aura toujours une différence de langage. Mais j’ai eu une bonne adaptation et j’étais welcome dans l’équipe. » La présence de son ingénieur des années courses précédentes a aussi joué un rôle dans cette intégration réussie.
La bonne personne dans la N.2
Ami et rival, Benoît Tréluyer était convaincu dès le départ. « C’était la personne idéale à mettre dans la N .2, assure le double tenant du titre au Mans. Ca a surement redonné un coup de boost à Tom et Allan. Loïc, je l’ai connu au Japon avec André et on l’avait recommandé au Dr Ullrich. Il est vraiment rapide. » Duval est lui plus modeste. « Moi ou un autre, mettre quelqu’un de nouveau, ça remet tout le monde en questions, avance-t-il. Forcément tu regardes et tu travailles un petit peu plus pour rester installé ou tu es installé. Mais si je peux être la bonne personne tant mieux. »
Pas la même génération
En plein sous le feu des projecteurs dans l’Audi de Kristensen, Duval évite de se poser trop de questions. S’il est là, c’est qu’il a le niveau pour gagner Le Mans. « Je pars avec l’appréhension de bien faire avec un équipage pour bien faire et une marque pour bien faire. L’envie de gagner est énorme mais il n’y aucune autre appréhension. Tous les pilotes sont talentueux ici. C’est sûr qu’être à côté du mec qui a gagné huit fois c’est quelque chose. Ce n’est peut-être pas la même génération ou la même époque mais il les a gagnés huit fois ces 24 Heures. On va essayer d’en gagner une neuvième. Ce qui est emmerdant, c’est que je ne vais pas pouvoir le rattraper… » Rouler dans ses traces serait déjà une belle rampe de lancement.
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