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Louis Rossi est aussi pilote

Les multiples casquettes ne font pas peur à Louis Rossi. Sur et en dehors des paddocks, le pilote français a pris son destin en main pour réaliser son rêve et accéder au plus haut niveau de la moto. Pendant l'hiver, il a ressorti son bâton de pèlerin pour convaincre ses partenaires historiques et des nouveaux investisseurs de lui donner les moyens de ses ambitions. Entrepreneur, manageur, commercial, ambassadeur et en bout de course …pilote.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Louis Rossi (Racing Team Germany) (MANUEL BRUQUE / MAXPPP)

La première victoire de Rossi, c'est d'avoir réuni un budget de 380.000 euros, l'un des plus élevés du Moto3. A titre de comparaison, en 2011, il roulait pour 150.000 €. Pourquoi un tel écart ? C'est la différence entre une structure très limitée en hommes et victime de plusieurs pépins mécaniques (Matteoni Racing) et une équipe quasi-professionnelle (Racing Team Germany). "380.000 €, c'est le budget qu'il faut pour accéder à ce genre d'équipe, avance Rossi. Avant on était plutôt sur des structures de type privé. C'était important pour moi de passer dans une équipe avec un encadrement plus important et compétent, avec un bon châssis et un bon moteur. Il fallait réunir beaucoup d'argent pour mettre toutes les chances de notre côté et ne plus avoir d'excuse avec une équipe qui manque de moyen et de personnel."

Ambitieux dans son discours, la tête bien posée sur ses épaules, Rossi s'est montré très convaincant. "On a donc passé l'hiver à créer des projets gagnants-gagnants, à essayer de donner envie à nos partenaires privés et institutionnels." Qualifié en deuxième position sous la pluie lors du dernier GP à Valence, le Manceau venait de trouver une pépite qu'il a su faire fructifier dès le pied à terre. Désormais, il veut remettre ça le plus souvent possible sur le sec au guidon de sa FTR Honda. "Faire une première ligne avec une RSW, c'était inattendu, reprend-t-il. Maintenant, c'était des conditions particulières et il faut savoir remettre les choses à leur place. Cette année on a une machine pour faire ça dans des conditions normales."

Pour être au niveau de son matériel, Rossi a aussi beaucoup travaillé sur lui. Le physique avec Frédéric Corminboeuf. Le pilotage avec Alain Bronec. Le mental devant sa glace. A Jerez, lors des ultimes réglages avant de premier GP au Qatar (8 avril), il occupait la 4e place avant de se griller les ailes. Une bonne leçon sans conséquence. "Là je me suis un peu emporté, glisse-t-il. J'ai eu un excès de confiance et j'ai chuté à haute vitesse dans les cassures rapides. Je me suis un peu abîmé le pied mais c'est le jeu. C'est une expérience qui va m'apprendre à bien garder la tête sur les épaules toute la saison." Légèrement handicapé pour le reste des essais, Rossi a serré les dents et terminé avec le 10e temps. Le package est bon. Après Zarco, la France peut rêver d'un nouveau pilote sur les podiums de Moto3 (ex-125cc).

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