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Le Mans à la reconquête des motards

A une semaine des 24 heures du Mans Moto, l'Automobile Club de l'Ouest et les responsables de l'endurance entendent combattre la désaffection populaire qui touche la discipline et l'évènement depuis son déplacement dans le calendrier, en 2011.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Avril 2010, 92.000 personnes, septembre 2011, 82.000, septembre 2012,  69.000: en passant d'avril à septembre, les 24 heures Moto n'ont pas perdu leur  âme, mais une bonne partie de leurs spectateurs. "C'est nous qui avons proposé le changement de date. On voulait optimiser  le calendrier moto au Mans et on avait le GP de France moto en mai, un mois  après les 24 heures", rappelle Frédéric Liénart, directeur général de l'ACO. "Aujourd'hui il faut l'assumer. Mais je ne crois pas que ce soit si déterminant que ça. Il y a aussi les conséquences de la crise économique. Nous  avons récemment interrogé les fans et les résultats sont partagés: 50%  préféreraient revenir en avril, 50% veulent que ça reste en septembre",  note-t-il.

Le directeur général de l'ACO reconnaît néanmoins que la coïncidence est  troublante. "C'est vrai que ça fait deux années de déclin. Mais l'an dernier,  l'épreuve s'est déroulée le premier week-end de septembre et c'était compliqué  pour les gens qui rentraient de congés. Cette année, on est revenu sur  l'avant-dernier week-end du mois et on espère que ça va jouer favorablement sur la fréquentation". Afin de reconquérir les motards, les organisateurs ont décidé de jouer la  fibre conviviale. "Nous voulons que les 24 heures du Mans soient la fête des motards. Le  Mans, c'est le temple de la moto, on y entre comme en religion mais à deux  roues. On aime la moto, on ne le dit peut-être pas assez", souligne Fabrice  Bourrigaud, directeur du Pôle Esprit Le Mans à l'ACO.

Le public au coeur de la fête

Des animations plus nombreuses, des concerts, un système de restauration  plus tourné vers les spectateurs: autant de petits gestes que les organisateurs  font cette année à l'adresse des motards. "Il y a moins de stars qu'au Grand Prix de France (organisé en juin), donc  les gens viennent aussi pour pouvoir faire la fête entre eux, entre motards.  C'est aussi important que les enjeux de la course finalement", relève M. Liénart. Dans cet esprit, les organisateurs ont pris contact avec les autorités afin  de rendre l'accueil des motards plus naturel en amont de la course, sur les  routes de France. "On a beaucoup travaillé avec la préfecture et les forces de l'ordre pour  limiter la stigmatisation des motards", explique M. Liénart. "Car on avait des  statistiques à l'appui qui montraient que la +population motard+ était  particulièrement visée. On espère que cette année ça va bien se passer",  note-t-il.

Pas de carte blanche pour autant à l'anarchie aux abords du circuit et sur  les grands axes qui mènent à la capitale sarthoise. "On sera exigeant sur les débordements, il est extrêmement important pour  nous que ce soit encadré car on veut faire revenir des gens, des familles. Il y  a un petit groupe qui perturbe l'ambiance, ces gens-là ne sont pas les  bienvenus", assène le directeur général, en référence à quelques spectateurs  trop alcoolisés. A plus long terme, la Fédération française de motocyclisme (FFM) indique  travailler également à la reconquête du public. "Les 24 Heures Moto sont un grand événement, c'est le patrimoine de la moto  en France. Nous avons mis en place un groupe de travail sur l'endurance pour  redonner ses lettres de noblesse à l'endurance et mener des actions qui  permettent la pérennité des épreuves", indique Pierre Bonneville, directeur de  la communication à la fédération.

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