Moto GP : Fabio Quartararo, une année pour apprendre à être un champion
Tout est allé très vite, peut être trop pour Fabio Quartararo cette saison. Pour sa deuxième année dans la catégorie-reine, "El Diablo" a connu les montagnes russes. Propulsé parmi les immenses favoris pour la victoire finale en l'espace de quelques jours dès la première course de la saison, le pilote Yamaha a explosé, digéré. Puis abdiqué.
Une année de premières
L'acte fondateur, c'est cette course à Jerez en janvier dernier. Sur les terres andalouses, Quartararo voit son destin basculer. Victorieux pour la première fois de sa carrière en Moto GP, il assiste aussi à la blessure longue durée de Marc Marquez, le boss incontesté de ces dernières saisons. Le chemin est pavé pour le grand espoir de la moto tricolore. Sur sa Yamaha d'usine, rien ne doit l'arrêter sur sa route pour le titre de champion avant de rejoindre l'écurie officielle aux côtés de Maverick Vinales en fin de saison. Et remplacer la légende Valentino Rossi.
Vainqueur lors du même Grand Prix quelques semaines plus tard, il devient à 21 ans le plus jeune pilote à remporter deux courses d'affilée depuis... Marc Marquez. Après neuf épreuves, il est leader avec une nouvelle victoire au compteur à Barcelone lors du GP de Catalogne. Mais sa position est cependant fragile, tant le Français reste inconstant. Trop vite, trop tôt ? Pour le dernier vainqueur d'un Grand Prix avant l'avènement de Quartararo, Régis Laconi, la pression a été difficile à gérer. "Il a signé pour être pilote officiel l’année prochaine en cours de saison, il a été leader longtemps. Beaucoup de choses sont arrivées en même temps. Il lui manque de l’expérience et c'est ce qui fait qu'il commet des erreurs et chute. Il est en train de se construire pour devenir un très grand pilote".
L'apprentissage continue
Les chutes, le jeune diable les accumule. Il y a San Marin, à deux reprises, le Grand Prix de l'Europe ou encore le GP de la communauté valencienne ce dimanche. Rien d'inquiétant cependant pour Laconi, même si l'ancien pilote pointe aussi certains manques en coulisses. "Le potentiel il l’a, il est jeune. Tout le travail derrière est important. Il doit espérer que Yamaha passe aussi un cap car sa moto manque de constance. Sans ça, ça sera compliqué". Même son de cloche du côté du jeune pilote ce dimanche. "Nous ne sommes pas assez rapides et il faut savoir pourquoi. Le feeling depuis Le Mans n'est plus là. Il faut trouver une solution pour être compétitif partout comme l'année dernière".
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Ce cap, Joan Mir l'a déjà passé. Si l'Espagnol a attendu le GP de l'Europe pour s'imposer pour la première fois cette saison, il a été beaucoup plus régulier que le Français. Alors que la saison s'achève la semaine prochaine, le pensionnaire de l'écurie Suzuki a envoyé un signal à ses rivaux, surtout en l'absence de Marc Marquez, dont la présence se fait attendre. Mais pour Laconi, il est inutile de se focaliser uniquement sur le prodige de 27 ans, tant la densité du circuit est importante. "Marquez n’est toujours pas de retour, l’année prochaine, reviendra-t-il ? Cette blessure, de ce que je comprends, se guérit mal, potentiellement, il pourrait ainsi repasser sur le billard si ça ne s'arrange pas. Donc aujourd’hui, il est difficile de reparler de 2021. Beaucoup de choses peuvent se passer. Il n'est pas seul".
Après une saison de premières, "El Diablo" va devoir repartir en chasse. Gagner des courses, il sait faire. Résister à la pression, il doit encore progresser . Il sait donc désormais comment gagner un titre de champion. Le chantier est lancé. Rendez-vous en 2021.
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