Moto GP : Zarco-Quartararo, deux chemins vers le même objectif
Quartararo-Zarco, c'est l'histoire de deux phénomènes de la motoGP. Deux pilotes de générations décalées, d'origines différentes mais avec un rêve devenu espoir : devenir champion du monde dans la catégorie-reine. Le plus âgé du duo, Johann Zarco (30 ans), pilote chez Ducati-Pramac, a longtemps été le protégé de l'ancien pilote, préparateur de motos et entraîneur Laurent Fellon. Ce dernier le prend sous son aile dès son adolescence, l'accueille dans le foyer familial en Avignon et devient son manager. "Je l'ai vu arriver chez moi petit, à 13 ans, je lui ai appris à piloter, je l'ai vu grandir", relatait Fellon en novembre 2017. Les deux hommes finiront par se brouiller lors du passage écourté de Zarco chez KTM en 2019.
Fabio Quartararo, 21 ans, successeur de la légende italienne Valentino Rossi chez Yamaha, s'est lui perfectionné de l'autre côté des Pyrénées. Dès ses 13 ans, il s'est installé en Espagne. "Fabio est un surdoué, mais son parcours n'a rien à voir. Il était formaté, programmé avec un père qui faisait aussi de la compétition moto, ce qui n'est pas du tout le profil de Johann qui a choisi tout seul de devenir pilote", raconte l'ancien pilote Bernard Fau, auteur du documentaire “Johann Zarco, l'audace d'un champion".
Un chassé-croisé avant une lutte à hauteur
Ils sont nés à deux pas l'un de l'autre dans les Alpes Maritimes, pourtant, le Cannois Zarco et le Niçois Quartararo ont mis des années à se retrouver ensemble au sommet. Quand l'aîné, auréolé de deux titres en Moto2, se révèle au plus haut niveau en 2017, le benjamin peine à se faire une place au soleil dans les catégories inférieures. En 2019, les rôles s'inversent dans la catégorie reine. Pour sa première année en motoGP, Quartararo explose au sein du team Yamaha-SRT en finissant meilleur rookie de la saison, tandis que Zarco quitte KTM en mauvais termes.
L'année suivante, en 2020, le benjamin commence fort en remportant les deux premières victoires françaises dans l’élite depuis 1999. Zarco, au guidon d'une Ducati-Avintia moins performante, renoue, lui, avec la pole et le podium en République tchèque mais encaisse des critiques acerbes après avoir été mêlé à un accident impressionnant au GP d'Autriche. Mais pour cette nouvelle saison, les deux pilotes sont promus dans des écuries du haut du panier, et leurs trajectoires semblent enfin s'aligner. Avant leur doublé à Doha, Zarco avait décroché la 2e place sur le premier GP de la saison au Qatar, Quartararo la 5e.
Deux personnalités, un même objectif
"Je suis heureux d'être de retour parmi les ‘top guys’, je me suis éclaté les deux dernières courses", s'est réjoui l'aîné. Le pilote Ducati est "à part", selon ses homologues dans le paddock. Traduction : pas question de suivre le troupeau, quitte à tester l'apnée pour ses entraînements, ou à se concentrer sur des loisirs comme le jardinage ou la pétanque, là où ‘Quarta’ préfère la mode et les jeux vidéo.
Musicien à ses heures (il joue du piano et de la guitare), c'est avec son frère que "JZ" s'attaque au répertoire de la variété française. Son compatriote, lui, échange son casque avec le pilote de Formule 1 Daniel Ricciardo et discute volontiers avec la star de la discipline Lewis Hamilton.
Reste qu'une fois sur sa moto, Zarco n'est pas plus posé que son rival. Il a ainsi signé le record de vitesse en MotoGP fin mars au Qatar (362,4 km/h). Différents, les deux Français ont le même objectif : devenir le premier pilote de l'Hexagone à décrocher un titre mondial dans la catégorie reine.
Voir le post sur Instagram
Avec AFP.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.