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Un dossier de violences sexuelles dans le motocyclisme transmis Ă  la justice

Le ministÚre des Sports a annoncé jeudi avoir transmis à la justice un rapport d'inspection sur le responsable d'un club de motocyclisme accueillant des jeunes pratiquants, mais laissé en place aprÚs sa condamnation pour des viols sur deux mineures. C'est la quatriÚme fédération qui est confrontée à la justice pour des affaires de violences sexuelles, aprÚs le patinage, le judo et l'équitation.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
La Fédération française de motocyclisme à son tour prise dans la tourmente d'une affaire de violences sexuelles ? (MASSIMILIANO FERRARO / NURPHOTO)

Ce rapport a été transmis au parquet de Paris, a précisé le ministÚre qui, il y a un an, avait reconnu un "dysfonctionnement" quand Mediapart avait révélé que la Fédération française de motocyclisme n'avait pris aucune sanction contre ce patron d'un centre de moto-cross prÚs de Nantes.

Le patron du club de motocyclisme avait Ă©tĂ© condamnĂ© en 2015 en premiĂšre instance pour agressions sexuelles Ă  quatre ans de prison avec sursis sur une Ă©lĂšve mineure, mais avait fait appel. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© dĂ©finitivement en 2018 pour viols et agressions sexuelles dans le mĂȘme dossier.

La FFM épinglée pour n'avoir pas transmis le signalement

Le ministĂšre a assurĂ© jeudi n'avoir Ă©tĂ© informĂ© du dossier qu'en 2017 et avoir alors "suspendu cette structure de la filiĂšre de haut-niveau". La fĂ©dĂ©ration avait elle-mĂȘme Ă©tĂ© informĂ©e en janvier 2011 de l'affaire par le tĂ©moignage d'une victime qui avait indiquĂ© son intention de porter plainte, affirme le ministĂšre.

"En 2011 et jusqu'en 2018, la FFM n'a informé de ce témoignage ni la justice, ni l'administration centrale du ministÚre chargé des Sports ni ses services déconcentrés. Elle n'a pas non plus pris de mesures à l'encontre de l'entraßneur, titulaire d'une licence, comme elle en avait le pouvoir", explique le ministÚre.

L'avocat de la fédération, Me Michel Gravé, a indiqué jeudi à l'AFP que "la fédération, ni aucun de ses membres, n'avait quoi que ce soit à se reprocher", précisant que le responsable du club, n'était "pas un entraßneur" affilié à la fédération mais simplement le patron d'un club labellisé par la fédération.  Il affirme qu'une plainte déposée l'année derniÚre par une des victimes, et visant l'inaction et le silence de la fédération, a déjà "été classée sans suite" par le parquet de Paris.
 

Le rapport d'inspection relĂšve pourtant, selon le ministĂšre, "un cloisonnement et un manque de circulation de l'information (...) entre la FFM, des cadres techniques d'État exerçant auprĂšs de cette fĂ©dĂ©ration et les services dĂ©concentrĂ©s et centraux du ministĂšre".

Il mentionne des "fautes disciplinaires" émanant de "certains fonctionnaires" au titre de l'article 40 du code de procédure pénale qui oblige tout fonctionnaire ou dépositaire de l'autorité publique à dénoncer à la justice des crimes et délits dont il aurait connaissance.

Le parquet peut dĂ©sormais classer ce signalement du ministĂšre, ouvrir une enquĂȘte prĂ©liminaire, dĂ©signer des juges d'instruction, ou citer directement Ă  comparaĂźtre des personnes susceptibles d'avoir commis des dĂ©lits.

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