Peugeot tire le premier
Une première journée d'essais pleine de rebondissements, des temps déjà rapides et de drapeaux rouges, c'était le menu du jour au Mans. Depuis 365 jours qu'ils attendaient ça, les pilotes s'en sont donnés à coeur-joie. Peut-être même un peu trop pour certains comme le Néerlandais du team Luc Alphand Xavier Massen, coupable d'avoir perdu son fond plat en cherchant à dépasser son coéquipier Jerôme Policand sur la Corvette N.72. Que "Lucho" se console, il y a eu pire bêtise. Au volant de sa Ford GT Matech, un pilote a effectué une terrible sortie de piste. A son bord, RomainGrosjean. Au stand, des mines confites après les gros dégâts surl'arrière de la voiture. Le Mans peut se perdre dès les essais...
Chez Peugeot, on a pris son temps pour faire tomber les chronos. Le programme des ingénieurs était bien chargé alors on a attendu la deuxième partie des qualifications pour lâcher les chevaux. En transe, Bourdais, Wurz et Sarrazin se sont battus à coups de dizièmes pour accrocher la pole provisoire. Les trois pointures du Lion avaient bien regardé la météo et savaient que la pluie risquait d'annihiler les essais de jeudi. Seul à descendre sous les 3'20 (3'19"711), le Manceau a peut-être mis fin au règne de Sarrazin, triple-poleman en titre. A la fin de la séance, Bourdais s'est mis debout sur sa voiture, très heureux du bon coup qu'il venait de jouer. "Vu le conditions qu'on nous annonce pour demain, c'était très important de faire quelques choses aujourd'hui, a-t-il expliqué. Il y avait un bon créneau après le drapeau rouge. On a rapidement vu que ça allait aller très vite." Pour Peugeot, la 78e édition des 24 Heures se présente bien car les quatre 908 sont tout en haut du classement.
Audi n'est pas tombé dans le panneau de la surenchère. Pas de risque. Pas de plan sur la comète. La déception des dernières 24 Heures est encore bien présente dans les troupes du Dr Ulrich alors on a choisi de travailler sur le set-up pour la course uniquement. C'est la version officielle. "On s'est concentré sur le set-up, a confirmé le patron d'Audi Sport. Il y a eu du trafic en fin de séance et on a pas pu faire de temps. Je ne pense pas qu'on puisse faire aussi bien que le temps de Bourdais. Bravo à Peugeot." Tactique payante ou aveu faiblesse, les R15 Plus sont en tout cas pointées à trois secondes des 908.
Au Mans, il y a les ténors et les autres catégories. Pour son retour dans la Sarthe après plus de vingt ans d'absence, Jean Alesi a été surpris par le trafic très dense dans le money-time. Il faudra s'y faire car l'Avignonnais fera les 24 heures sur une Ferrari 430 GTC, très loin des 908 et R15. Nigel Mansell a lui fortement apprécié la conduite de nuit, sur le grand tracé. "Une expérience inoubliable" a indiqué l'ancien champion du monde de F1, néophyte sur les 24 Heures. Il faut dire qu'avec son proto Ginetta-Zytek, c'est un peu plus facile... Proto-GT, deux mondes à part sur une même piste.
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