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Loeb – Ogier, déjà de la casse

Depuis l'annonce de la constitution de la paire Loeb – Ogier, on annonçait un duel à la Prost – Senna chez Citroën. L'épisode neigeux de la Suède n'ayant pas donné de frissons à Olivier Quesnel, c'est au Mexique que le patron des Rouges a connu ses premières suées. Tout allait bien dans le meilleur des teams jusqu'à cette sortie de route d'Ogier, mis sous la pression de Loeb à trois spéciales de la fin. L'Alsacien n'a pas voulu lâcher...
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Sébastien Loeb (Citroën DS3)

Chacun a pourtant fait son job. Repoussé au 2e rang après un problème de vitesse et une pénalité le samedi, Sébastien Loeb n'avait d'autre choix que de pousser fort pour combler la dizaine de secondes qui le séparait de son coéquipier. Propulsé en tête alors qu'il comptait 25 secondes de retard sur le septuple champion du monde, Ogier a lui clairement essayé de défendre sa position. Trop peut-être "On est sortis un peu large d'un virage en 3e, pas très rapide, et on a posé les roues extérieures dans un fossé, raconte le Gapençais. Manque de chance, il y avait une petite marche, il y a eu un petit choc qui a tapé pile au mauvais endroit et qui m'a sectionné les vis du pivot de la roue avant gauche, qui a été arrêtée." Se battre à coup de dixièmes, c'est le haut niveau et la raison d'être de chaque pilote. "Ça reste un sport mécanique, nous sommes en début de saison, il n'y a pas de numéro 1 ou 2, et il n'y avait aucune raison de prendre une autre décision", explique Olivier Quesnel, patron du Citroën Racing Team. La décision dont il parle, c'est celle de figer les positions pour assurer un doublé pour la marque.

Dans le camp de l'armée rouge, on reste droit dans ses bottes. Il n'était pas question de favoriser un pilote mais juste d'aller au bout, la menace Ford étant éteinte (à plus d'une minute). Selon le quotidien L'Equipe, il aurait pourtant été demandé à Loeb de se contenter de la 2e place. Mais vu son statut et son envie de poursuivre sa série au championnat, l'Alsacien aurait clairement signifié son refus de laisser la victoire à Ogier. Olivier Quesnel a pris acte en ménageant la chèvre et le chou... "Les consignes étaient claires: ne pas sortir. Loeb est plus imperméable à la pression qu'Ogier, mais on n'est pas sept fois champion du monde par hasard. La sortie de route d'Ogier, c'est malheureux, et le premier puni c'est lui, avec un déficit de points déjà très important pour un début de championnat. Il s'y est mis tout seul, on va mettre ça sur le compte d'un péché de jeunesse." Loeb a donc gagné la première manche par KO. L'Alsacien ne fanfaronne pas car l'équipe a perdu des points face à Ford et Hirvonen, déjà vainqueur en Suède, a réalisé une excellente opération. Du haut de ses sept titres, Loeb justifie son attaque.

"On est au début du championnat, Ogier est l'un de mes plus gros rivaux pour le championnat, alors ne pas attaquer dans ma situation, alors que j'étais à dix secondes derrière, c'était lui faire un cadeau, indique Loeb, vainqueur pour la 5e fois d'affilée au Mexique. Ce n'est pas en faisant des cadeaux qu'on gagne des courses, et quand on attaque on sait que ça peut arriver, autant à lui qu'à moi. On a dominé ensemble tout le rallye, et ça se termine comme ça, donc forcément, quand tu es sur le bord de la route, tu rumines. J'aurais préféré un doublé des Citroën, mais c'est comme ça." Toujours en apprentissage, Ogier subit son premier gros revers au sein du team officiel. Une bonne leçon. On verra dans quinze jours au Portugal si Ogier l'a retenue. "C'est un garçon qui sait rebondir, qui a l'étoffe d'un grand champion et va servir de cela pour être encore plus fort", prévient Quesnel. L'intéressé a lui déjà passé l'éponge et se dit que cet abandon lui offrira "une excellente position sur la route dans les prochains rallyes." Quant au niveau de compétitivité de la DS3, il ne fait aucun doute même si l'altitude des pistes mexicaines n'est pas le meilleur juge de paix de la saison. Autour de Faro, on devrait en savoir un peu plus sur les forces réelles en présence. "Je pense qu'on a un léger avantage (sur Ford), on a de très bons pilotes et une très bonne voiture, ajoute Quesnel. Je pense qu'à la fin de la saison on aura tous un grand sourire". Tous ?

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