Loeb-Ogier, guerre ouverte en Allemagne
"Je trouve ça petit que de signer un contrat en demandant d'être absolument le N.1 pour ne pas être attaqué." (Sébastien Ogier). "C'est sûr que cela complique un peu les relations. On s'est vu quelques fois en dehors des rallyes. On se verra un peu moins. Ça ne changera pas la vie." (Sébastien Loeb). Entre les deux fers de lance de Citroën, le week-end en Allemagne n'a pas été pacifique.
Sur la route, les consignes d'équipes données vendredi soir pour figer les positions ont mis le feu aux poudres. En déclarant sur TF1 "Seb va pleurer" pour que des consignes soient données, l'impétueux jeune rival du septuple champion du monde a semble-t-il franchi un cap dans la guerre à distance que les deux hommes se livraient depuis le début de la saison. "Ses propos étaient déplacés. Il nous a traités de pleureuses ! Mais nos sept titres, nous ne les devons à personne", s'est scandalisé Daniel Elena, le copilote de Loeb. Moins véhément mais tout aussi offensif, son pilote recadrait le débat autour des consignes données: "Je comprends que cette décision n'ait pas plu à Sébastien Ogier. En 2003 je me suis "écrasé" pour un titre constructeur. Nous sommes les employés d'une entreprise. Même si quelques fois les décisions ne nous font pas plaisir, il faut les accepter. Sébastien est dans un état d'esprit différent. Il ne les accepte pas, c'est son droit." Même s'il ajoute qu'il n'aurait "pas eu envie de la respecter si j'avais été à la place de Seb car on a gagné sept titres ensemble avec Citroën et je suis en tête du championnat."
Respecter les consignes
La couronne mondiale, c'est bien l'objectif des deux hommes, la source de leur rivalité, l'origine des tensions. "J'ai envie de défendre mes chances", scande Ogier. "De me battre le plus longtemps possible pour le Championnat. Tant qu'il y aura une chance mathématique de gagner le championnat du monde, j'y croirais." Même Jean-Marc Gales, directeur général de Citroën et Peugeot, s'est senti obligé de rappeler certaines règles: "Les consignes sont une chose normale en sport auto. Il faut les donner et les respecter. Dans les jours qui viennent, nous tenterons d'aplanir ces tensions." Olivier Quesnel, patron de Citroën Racing, n'a pas non plus apprécié à sa juste valeur ce doublé en Allemagne: "On va regarder ce qui s'est passé, écouter les protagonistes et faire en sorte que cela n'arrive plus. Et cela n'arrivera plus !"
Quinze jours avant de se retrouver en Australie, c'est peu pour ramener de la sérénité dans l'équipe. D'autant que les 25 points d'écart entre les deux hommes au championnat ne font qu'attiser les ambitions du plus jeune, et que renforcer le goût du combat du plus ancien. Il semble bien difficile désormais de voir les deux hommes cohabiter au-delà de cette saison, alors que Sébastien Loeb a resigné chez Citroën. L'Alsacien en est en tout cas persuadé: "Ce n'est pas à moi de décider, mais je le lui avais déjà conseillé l'an dernier. Ce serait plus saison si nous étions dans des équipes différentes."
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