Rallye : Loeb et Van Beveren rois d'Andalousie à deux mois du départ du Dakar
Sébastien Loeb au volant de sa BRX Hunter a eu le dernier mot, dimanche, lors du Rallye d'Andalousie, dernière manche du Championnat du monde des rallyes-raids. En moto, c'est le nordiste Adrien Van Beveren qui s'est imposé au guidon de sa Honda.
Battu au Maroc, Sébastien Loeb voulait sa revanche et donc la victoire autour de Séville dimanche 23 octobre. C’est fait. Pour 6 secondes, et une sorte de match nul avec Nasser Al Attiyah, le Francais et le Qatari se sont partagés les quatre victoires à prendre depuis le départ. "Pour le titre de champion du monde, faut admettre que c’était injouable même si c’était mathématiquement possible. Mais avec l’étape 3 annulée et plus que la moitié de points à prendre, on était morts", explique Loeb. "Mais ça fait vraiment du bien de gagner ici. Ca tranquillise. On a encore quelques petites emm... (direction assistée notamment) mais on en a de moins en moins. Et sur une étape sans problème, on se tient vraiment avec Nasser". C’est vrai : 20 à 30 secondes d’écart aux 100 kilomètres dans un à toi-à moi qui ne finira jamais avant la retraite de l’un ou l’autre...
Les "progrès" de Loeb
Les deux autos se valent. Les deux équipages (Al Attiyah-Baumel et Loeb-Lurquin) aussi. Alors on a osé demander à un pilote neuf fois champion du monde WRC s’il considérait avoir fait des progrès : "Je sais aller plus doucement quand je me rends compte qu’il n’y a pas grand chose à gagner sur 2 ou 3 kilomètres pourris. Là-dessus j’ai vraiment progressé, dit Loeb, sur la lecture du terrain et le temps qu’on peut y gagner ou pas". Nasser Al Attiyah tenant du titre du Dakar confirme "Séb est clairement l’adversaire N.1, sans faire offense aux autres. Il est super rapide et il gère sa course parfaitement désormais." Les autres qu’évoque le Qatari sont les équipages Audi. Pour l’instant, personne ne sait exactement comment les évaluer puisqu’ils ne sont apparus dans aucun classement officiel cette année. A priori, Peterhansel, Sainz et Ekstroem auront l’engin le plus performant du plateau et des envies de gagner de rookies. "La bataille Royale" ferait un bon titre pour le Dakar 2023.
Van Beveren, le rouge lui va si bien
Adrien Van Beveren est né sur une Yamaha. Avec la marque au diapason, il a tout gagné (trois Enduros du Touquet, deux belles quatrièmes places sur le Dakar) et beaucoup perdu aussi (chutes et casses moteur sur le Dakar encore). Alors, lorsque Yamaha a annoncé son retrait de la discipline juste après le Dakar 2022, "VBA" s’est sérieusement posé la question de se lancer dans une deuxième carrière, sur quatre roues.
Mais Honda est entré dans la danse, en proposant quelques tours de piste à Adrien. Essai concluant. Deal signé et pilote passé du bleu-passé au rouge-avenir. A 31 ans. Restait à se coltiner avec l’âpre dureté de la course, ses aléas, les adversaires et le terrain. Ca se passera début octobre, au Maroc, l’antichambre incontournable des prétendants au Dakar. Van Beveren y gagne deux étapes, termine au pied de ce maudit podium qui se refuse toujours à lui. Mais aux portes du Sahara, il a surtout fait ami-ami avec cette nouvelle machine qu’il regardait avec envie dans le stand d’à côté, il n’y a pas si longtemps. "C’est une moto qui te donne confiance, quel que soit le terrain" nous confiait-il. "Elle est souple et quand je fais une erreur, elle m’aide, elle encaisse le coup sans surréagir".
Van Beveren s’élance donc serein sur les pistes andalouses au début de semaine. Un prologue et deux étapes plus tard, il gagne son premier Rallye depuis sa victoire sur l’épreuve de Merzouga il y a quatre ans. "Je me répète, poursuit-il, mais la confiance est un facteur capital. On ne se crispe plus, tout paraît plus fluide et tout est plus fluide. La vitesse vient naturellement." Fini le pied du podium, le voilà enfin en haut, devant les frères Benavides, Santolino et Sam Sunderland (le beau-frère anglais ayant choisi d’assurer le titre de champion du monde en se tenant en retrait de la grosse baston). Au pied du podium (cette fois-ci pour dire son émotion) Adrien laissait s’échapper une petite larme, celle du soulagement, légère, furtive. Puis, souriant à nouveau : "Je suis tombé à dix bornes d’ici, mais je voulais tellement gagner qu’en tombant, j’étais déjà en train d’essayer de remonter sur la moto, c’était n’importe quoi" se marrait-il, en montrant un avant bras râpé, façon coureur cycliste.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.