WRC / Rallye de Catalogne : suspense maximal entre Neuville, Ogier et Tänak
Leader depuis le Rallye du Portugal couru en mai, Neuville devance Ogier de sept points et Tänak de 21 unités. Le Belge de 30 ans est le seul à pouvoir être sacré dès ce week-end, par exemple dans le cas où il s'imposerait et que ses rivaux abandonnent. Celui qui a terminé à trois reprises deuxième du championnat derrière Ogier en 2013, 2016 et 2017 est sous pression. "Nous avons perdu un peu de terrain au cours des deux derniers rallyes mais nous sommes toujours en tête et nous n'allons pas céder sans nous battre", assure-t-il.
Hyundaï, devancé de 20 points par Toyota au classements des constructeurs, a investi très fortement dans son développement, espérant dominer les débats après le départ impromptu de Volkswagen fin 2016, et un nouvel échec pourrait mettre en péril le programme du constructeur sud-coréen en WRC. Ogier s'est lui relancé dans sa quête d'une sixième couronne consécutive en s'imposant il y a deux semaines en Grande-Bretagne.
Calculs d'épicier
Le Français de M-Sport Ford, pas épargné par les coups du sort cette saison, ne veut pas se livrer à des calculs d'épicier, même si ouvrir la route en Australie mi-novembre en vertu de la place de leader sera un handicap considérable. "On arrive ici après avoir réduit l'écart sur la tête et nous devrons faire un autre bon résultat si nous voulons défendre notre couronne", affirme le Gapençais. "J'attends avec impatience cet événement que j'aime beaucoup", indique-t-il. De son côté, Tänak n'a plus le droit à l'erreur. Le pilote Toyota, qui restait sur trois succès d'affilée, a déchanté au pays de Galles. Très largement en tête après 15 spéciales, il a été victime d'un problème sur son radiateur. L'Estonien a toutefois limité un petit peu la casse en terminant 2e de la "Power Stage" le dimanche."C'est plus simple pour nous : nous devons gagner les deux derniers rallyes et je suis confiant quant à nos performances sur terre et sur asphalte car nous avons été forts récemment sur les deux surfaces", prévient-il.
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Pour compliquer la donne, Sébastien Loeb, intérimaire occasionnel en WRC depuis la fin 2012, revient comme un chien dans un jeu de quilles pour cette fin de saison aux forts enjeux. Lors de ses deux précédentes piges cette année en WRC pour Citroën, il a montré qu'il était toujours aussi rapide même si le nonuple champion du monde n'a pu concrétiser à cause d'une crevaison au Mexique et d'un accident en Corse.
Loeb en arbitre
Le détenteur du record du nombre de titres, qui s'est imposé à huit reprises en Catalogne entre 2005 et 2012 aimerait "réussir à disputer un rallye complet sans faire d'erreurs". "Le niveau est tellement relevé qu'il serait prétentieux de dire que je vais me battre avec les trois qui jouent le titre, mais j'espère être dans le coup", a-t-il souligné. Ses nouvelles retrouvailles avec l'autre grand nom tricolore du WRC ne manquent pas de piquant. Écartant pour l'instant une retraite des rallyes bien méritée à laquelle il songe de temps à autre, Ogier va rejoindre Citroën la saison prochaine, une équipe qu'il avait quittée en 2011 car sa cohabitation avec Loeb y était devenue par trop explosive.
Mais c'est désormais l'avenir de l'Alsacien, 44 ans, qui est flou, depuis que Peugeot Sport a annoncé la semaine dernière son retrait du WRX auquel il participait depuis 2016. Loeb ne sera pas au Dakar 100% péruvien en janvier puisque la marque au lion s'en est également écartée. L'idée d'un engagement un peu plus conséquent en WRC en 2019 flotte donc logiquement dans l'air, bien que l'intéressé exclue tout retour à temps plein. De toute façon, Citroën a décidé de titulariser le Finlandais Esapekka Lappi (Toyota) en plus d'Ogier et n'a sans doute pas les moyens financiers d'aligner une troisième voiture en permanence. Quel que soit son avenir, cette escapade catalane aux côtés de son fidèle copilote monégasque Daniel Elena le pose en arbitre potentiel pour le titre, ce qui ne doit pas être pour lui déplaire.
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