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Yvan Muller, l'autre champion du monde alsacien

Derrière l'immense Sébastien Loeb, porte-drapeau d'une région, d'autres pilotes ont défendu avec succès les couleurs alsaciennes. Il est champion du monde FIA. Il dompte la piste et la glace. Yvan Muller est lui aussi un touche-à-tout à qui tout réussit.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Dans le moyen-âge des sports mécaniques, les preux chevaliers se plaisaient à chevaucher plusieurs montures à travers différentes contrées. Une bravoure souvent payée au prix fort dans des carrosses si fragiles mais un éclectisme qui plaisait au public. Ce temps est révolu aujourd'hui, à l'heure de la spécialisation à outrance. Contrat bétonné, assurance fuyant le risque, pilote stéréotypé, le pluralisme n'a plus court …sauf pour messieurs Loeb et Muller. Une spécialité alsacienne en quelque sorte même si elle est surtout marquée chez Yvan Muller. Après quelques belles années d'apprentissage en karting (champion d'Europe Formule K en 1986), le "petit" Yvan est comme tous ses camarades de jeu, son avenir se fera en monoplace ou ne se fera pas derrière un volant. Ca tombe bien, la France est pionnière dans la formation des pilotes et l'accès au plus haut niveau via des formules de promotion. Après des débuts en Formule Renault, l'Alsacien grimpe en championnat de France de Formule 3. Les résultats se font attendre alors il file une première fois à l'anglaise, en Formule 2. Quatre victoires et un titre plus tard (1992), il se lance à l'assaut de la F3000. Les ambitions sont fortes et l'échec tout aussi (17e).

La remise en question sera salutaire pour Yvan Muller qui passage aux courses de berlines l'année suivante. Le pilote a trouvé sa voie puisqu'il va y gravir les échelons. Champion de France de Supertourisme en 1995, le voilà qu'il tâte le bitume une saison en Italie, une autre en Allemagne avant de repartir en Angleterre. Avant l'avènement du DTM et la création du WTCC, le BTCC britannique représentait la crème de la discipline. L'Alsacien au fort tempérament va y connaître de grandes joies (36 victoires et un titre en 2003) et de grandes désillusions (4 fois 2e du championnat en 2001, 2002, 2004 et 2005). Boulimique de compétition, Muller occupe ses hivers à conduire sur la glace. Et plutôt bien ! Pendant sept ans (de 1996 à 2002), il sera le taulier du Trophée Andros, faisant s'arracher les cheveux à Marcel Tarres, sept fois deuxième. Si on ajoute à cela des participations aux 24 Heures du Mans, les 24 Heures de Chamonix et quelques piges en rallye ou en V8 Supercar, Yvan Muller s'est bâti une solide réputation et un beau palmarès. Moins heureux sur les pistes du Dakar (22e en 2007 et abandon en 2009) que sur un circuit, l'Alsacien arrive au sommet mondial du Supertourisme en décrochant le titre FIA WTCC en 2008 sur Seat. Passé chez Chevrolet en 2010, il est en passe de rééditer son exploit (leader du championnat à quatre manches de la fin avec 25 pts d'avance sur Priaulx).

Le passage du Rallye de France dans sa région natale n'a pas laissé insensible Yvan Muller. Il courra sur une Citroën Xsara WRC privée. « Quand j’ai su que le Rallye de France se déroulait en Alsace, je me suis dit que c’était l’occasion d’essayer de monter un programme parce qu’en tant que pistard, je n’ai pas l’occasion de courir dans ma région, a-t-il expliqué sur RMC. Par bonheur, j’ai réussi à monter un programme. J’en suis ravi, car ça va être un programme de copains. Je vais essayer de faire du mieux possible. Je n’ai pas de prétention de résultat mais mon copilote, Gilles Mondésir, qui a une grande expérience et qui vient de remporter le Rallye Mont-Blanc avec Dany Snobeck, sera d’une grande aide pour moi. » Démon de la course quand tu nous tiens !

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