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Sarrazin : "Il y aura des surprises "

Collectionneur de pole position aux 24 Heures du Mans (trois d'affilée), Stéphane Sarrazin a été provisoirement dépossédé de son bien mercredi par son coéquipier de Peugeot Sébastien Bourdais. Mais le pilote Peugeot est bien placé pour savoir que la pole en qualifications n'est pas synonyme de victoire. Cette année, Sarrazin prédit une course difficile, notamment en raison du trafic.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Stéphane Sarrazin, le pilote de la Peugeot 908 N.2 (FREDERIC LE FLOC H / FREDERIC LE FLOC H)

Q : Déçu de ne pas avoir fait la pole ?
R : “J’ai fait la pole pendant trois ans. Elle était encore à ma portée. Je la loupe pour 6 dixièmes. Il y a eu du trafic, des petits soucis sur l’auto, le moment n’était pas prévu, j’avais de l’essence. C’est comme ça mais ce n’est pas un problème. L’important, c’était de régler la voiture. Et puis, j’ai fait trois fois la pole mais sans gagner alors... Je me dis que c’est peut-être le destin, c’est peut-être pour cette année.”

Q : Pourquoi moins de réussite cette année ?
R : “Le Mans, c’est très spécial. Il faut vraiment voir une bonne voiture, bien réglé. C’est vraiment différent par rapport à l’an dernier. Par exemple, ils ont resurfacé les virages Porsche. D’un côté de la piste, sur la trajectoire, il y a plus de grip. Mais hors trajectoire, il n’y a aucun grip. Pour les dépassements, ça va être compliqué. Avant, c’était facile de doubler à cet endroit. Les Porsche, ça dure longtemps. Cette année, ça va être presque indoublable. On peut y perdre six à huit secondes. Il faut donc une voiture facile, équilibrée. Hier, pendant la qualif, j’avais des problèmes de sous-virage et je ne pouvais pas attaquer. Il aurait été trop long de changer les réglages. Pour jeudi et la course, on va revenir vers une voiture qui nous convient mieux. La clé, c’est une auto qui passe partout.”

Q : Le trafic est-il vraiment plus important qu’auparavant ?
R : “C’est le cas car il y a plusieurs virages où on ne peut plus doubler. De plus, beaucoup de pilotes découvrent Le Mans et ils sont lents. On leur met 1 minute, 1 minute 30 au tour. Ils débutent et en prennent plein les yeux car ça va très vite. Il y a la forêt, la nuit, la route nationale, au début, c’est vraiment impressionnant.”

Q : Et quand on à l’expérience, ça fait toujours le même effet Le Mans ?
R : “Moi aussi j’ai failli sortir dans les virages Porsche. Je pensais que ça passait à fond. Je suis parti en glisse mais c’est tout. Les premiers, c’est toujours la même chose. A la première chicane des Hunaudières, je tape dans les freins. Je rentre trop fort. Je suis trop vite, vers les 350 km/h. C’est rare d’arriver si vite

Q : Audi relégué à quatre secondes, c’est surprenant ?
R : “Je suis surpris qu’Audi, en ayant dépensé plusieurs millions d’euros et en ayant refais une voiture soit si loin. Nous, notre voiture a quatre ans et elle progresse toujours en moteur et en mécanique. On pensais souffrir en qualifs. Ce n’est pas le cas mais ça ne veut pas dire qu’on va souffrir en course. C’est assez incroyable car tout le monde prépare la course sans vraiment penser aux qualifications. Tu prépares une voiture qui va vite et qui est “confort”. Pour faire un temps, ce n’est plus très loin. Je ne pense pas qu’ils ont caché leur jeu.”

Q : On se prépare donc à une lutte entre les quatre 908 ?
R : “Je me prépare surtout à une course difficile car il risque d’y avoir une alternance de pluie et de sec. Il faudra faire les bons choix de pneus et être vigilant dans le trafic. Attention, je pense qu’il y aura des surprises.”

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